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Critique de gorjan


Critique de L'Apoptose, roman politico-policier écrit par Gérard de Sélys, éditions du Cerisier, 2009.

Un monde (…) « avec plein de choses qui auraient disparu comme (…) la compétition et la concurrence (…)
Un monde avec plein de choses à faire et enfin autorisées comme (…) fumer sans se faire harceler. » Pages 124-125

Voici un livre à mettre autant dans les mains des adultes que dans celles des adolescents !

Il s'agence selon une structure bien pensée : une centaine de chapitres où alternent 5 « grandes » voix (enfants, femme, notes, cellule, flics…).
Ces chapitres ne dépassent pas deux pages et demie ce qui, point de vue du rythme, a l'avantage de ne pas lasser le lecteur.
Ceci peut être considéré comme un tour de force vu qu'un des « narrateurs » est une cellule mutante (entendez cancéreuse) qui nous explique dans le jargon médical, les dégâts qu'elle opère dans le corps de notre anti-héros : Antonin Marteau.

A partir de là s'établit un parallèle qui a toute son importance dans le déroulement du récit.
Antonin Marteau est non seulement en train de se faire dévorer par un cancer mais il est suivi par une cellule de la Sécurité de l'Etat.
Antonin Marteau, engagé dans la vie, la vie dans ses aspects les plus fragiles et anodins, a choisi une position politique sans concession : l'extrême gauche. Ce qui en fait un homme indésirable et dangereux pour les tenants du Pouvoir, un individu à éliminer.

Autre aspect non négligeable de ce roman : son objectif didactique. L'auteur condense très efficacement des informations historiques, politiques, sociales… qui nous révèlent son orientation idéologique mais sans prosélytisme (voyez page 28, l'illustration simple et concrète de la loi anti-terroriste de 2003).

Entre ces deux sujets graves (la maladie, la subversion politique), se glissent des voix fraîches, celles des enfants qui nous donnent leur vision d'Antonin Marteau, celle de la femme qui l'aimera et le soignera, celle de ses filles, plus nuancées, oscillant entre amour et reproches.
Mais là où le récit nous touche et nous surprend, c'est dans la présence, éparpillées, de petites touches poétiques concernant la vie quotidienne. Jamais « nunuches », relevant plutôt d'un regard doux et délicat sur son entourage, les objets qui l'entourent, les moments furtifs, les corps et les couleurs.
Antonin Marteau est un de ces personnages maladroit, délicat et seul par « devoir » (celui de protéger ceux qu'il aime).

Nous ne dévoilerons pas la fin, chacun des intervenants a droit au chapitre, mais qui aura le dernier mot ?

KATI GORJAN, le 8 juillet 2009
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