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Critique de nyanko_senpai


Le roman est divisé en trois parties; la première est consacrée à Julia Win, avocate new-yorkaise prometteuse qui voit sa vie basculer au moment où son esprit commence à lui poser des questions. La crainte qu'elle éprouve face à l'émergence de ce mal être jamais encore ressenti est intense et l'amène à se diriger vers plusieurs sources de recherche de soi que ça soit en voyant un psychologue ou un moine bouddhiste. La seconde partie raconte l'histoire de Nu Nu, jeune birmane possédant un mauvais karma. Cette jeune femme à l'histoire difficile est une introduction à l'histoire de Thar Thar, son second fils. La troisième partie nous plonge dans la recherche des vivants comme des morts que mène Julia et son frère U Ba qui la guide à travers les changements de sa vie et l'aide à se comprendre elle-même.

Le roman parle de l'importance d'accorder du temps à ceux que nous aimons. Il parle des regrets d'une vie où l'on ne s'est pas donné la peine de faire tout ce dont on avait envie, ni de tenir des promesses car toujours remises au lendemain. le roman interroge autant l'héroïne que le lecteur sur le choix de vivre seul(e). L'identification à Julia est énorme. L'auteur a trouvé plusieurs chemins pour que le personnage principal soit proche du lecteur. Julia vit et travaille pour éviter de se souvenir de sa vie et réfléchir à ce qu'elle veut réellement. La voix qu'elle entend la force à se remettre en question. Or elle fuit la remise en question. Elle a peur de cette voix qui, à juste titre, peut la faire passer pour schizophrène. Pourtant le discours de la voix évolue, on ne sait pas comment il en vient à évoluer. de l'apparence d'une voix semblable à la conscience de Julia, voulant la faire réagir sur sa vie, elle devient une voix craintive, qui a peur. les bribes de souvenirs dont elle fait part à Julia sont insuffisantes pour une réelle motivation à élucider le mystère de la vie de cette femme du nom de Nu Nu.

Il y a beaucoup de regret dans la vie de Nu Nu. Les moines et les sages-femmes disent que l'âme d'un enfant se souvient de tout, même de ce qu'il s'est passé pendant la grossesse, même les intentions de la mère. Nu Nu est une mère aimante mais elle n'est pas capable d'aimer ses deux fils de la même manière. Extrêmement proche de son fils ainé, elle n'arrive pas à prendre bien soin de son deuxième enfant, qui se rapproche de son père autant qu'il peut. Ils sont séparés par la vie, ils sont séparés par la vie que mènent les Birmans depuis le début de la guerre et de l'enrôlement forcé dans les troupes de l'Union de Birmanie.

L'histoire a, à mon sens, du mal à se mettre en route. Il faut s'accrocher un peu avant que l'histoire capte toute l'attention du lecteur. Mais une fois qu'on y arrive on prend conscience de plusieurs petits messages transmis par la quête de Julia comme celui de profiter des petits bonheurs de la vie quotidienne. On les sent particulièrement grâce à la tendresse qu'il y a dans le style d'écriture de l'auteur. On sent également la dénonciation des vies volées de Birmanie, des jeunes qui n'ont pas eu de vie ou qui l'ont perdue. Il y a donc un mince fil d'espoir qui se distille tout au long du roman comme celui qui s'immisce petit à petit dans l'esprit de Julia. La fin du roman n'est alors pas une fin mais l'ouverture à une nouvelle vie. C'est un roman qui marque le lecteur et qui modifie sans que l'on s'en rende compte notre perception de petits détails.

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