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Critique de Ogusta


Ogusta
07 décembre 2015
Lecture de décembre en une nuit et un jour dans cet ordre là ! Ma participation au comité de sélection des Inco me réserve parfois de très bonnes surprises comme celle-ci. Ouvrir un livre, s'attendre à une histoire un tantinet ennuyeuse et se retrouver face à un beau texte, bien écrit, une histoire sentimentale sans mièvrerie pimentée d'une bonne dose d'humour, c'est génial !

Le récit ressemble à un pavé, il se révèle aéré et subtil, les mots vont à l'essentiel, servent à merveille l'histoire et les personnages, l'ensemble se lit comme un voyage trop vite passé, rien ne pèse. En lisant le titre, je m'attendais à un ouvrage de philosophie pour adolescents, genre Le monde de Sophie. Ce n'était pas pour me déplaire mais je fus agréablement étonnée. Aristote et Dante sont deux jeunes garçons de quinze ans. Dante est sensible, drôle, poète, sportif, sûr de de lui (une apparence) et de ses choix, il aime ses parents, il parle littérature et musique sans se référer à un modèle pré-établi. Aristote, Ari, est timide, solitaire, en colère après ses parents (son père surtout), il sait jouer des poings pour avoir la paix et, pourtant, il se montre sensible à la beauté du monde, aux oiseaux du ciel, à l'amour d'un chien et à l'amitié que Dante lui offre sur un plateau...

Les deux amis vont découvrir la vie, les filles, le désert, Chicago, la cruauté des gangs, la poésie, la peinture, l'amitié et l'amour. Ensemble et séparément leurs routes vont se croiser, interférer, s'éloigner pour mieux se rapprocher au cours de deux années qui les transformeront en adultes et les mèneront à la découverte des individus qu'ils sont réellement.

Le ton est enlevé, léger, badin parfois, mais la gravité n'est pas loin, quand il le faut, et les tabous tombent les uns après les autres. Je trouve ce livre essentiel, pas très difficile malgré les apparences, et addictif. Je pense que les jeunes ne peuvent qu'y gagner une jolie ouverture d'esprit et la connaissance de quelques poètes ou musiciens contemporains. Encore un point positif pour ce petit bijou, à mon goût, camper le décor dans la communauté des immigrés mexicains aux USA est une très bonne idée. Les histoires racontées par Benjamin Alire Saenz deviennent multiples, puisqu'il s'agit de plonger dans l'univers des gangs dans les années 80, de comprendre comment on cherche et trouve une identité entre mexicain et américain à la deuxième ou troisième génération. Ce sujet peut aussi nous concerner et interpeller nos jeunes.
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