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Critique de TINUSIA


Luis Sepúlveda a repris sa plume. Et quand l'écrivain-conteur-fabuliste la dédie aux enfants, cette plume, je craque ! Je craque parce que les limites entre fable, écologie, philosophie et engagement sont si ténues que je m'installe immédiatement dans la posture de l'adulte qui aurait peut-être eu un jour une âme d'enfant.

Luis Sepúlveda conte ici sa troisième « histoire » Celle d'un escargot. À priori, la vie d'un gastéropode commun (Cepaea nemoralis, pour celui qui nous intéresse) n'a rien de particulièrement exceptionnel. Et pourtant. Pourquoi est-il toujours désigné sous le terme vernaculaire d'escargot ? Pourquoi ne parcourt-il guère plus de trois mètres soixante en une heure ?

Il était une fois un escargot des plus génériques qui soit qui vivait au sein de la tribu de ses congénères, à l'ombre confortable d'un pied d'acanthe, au Pays de la Dent-de-Lion. Tout ce qu'il y a de plus normal… enfin pas vraiment. Un escargot qui se pose des questions, c'est quand même moins courant. D'autant moins qu'il se pose exactement les mêmes questions que celles je me posais précédemment. Et comme tout le monde rit de lui et de ses questions stupides, il décide de partir chercher les réponses ailleurs. Ailleurs, c'est-à-dire, dans le vaste monde… avec lenteur. Et ceux qu'il va rencontrer vont, avec cette sagesse qui caractérise les êtres vivants qui prennent le temps de vivre, lui fournir des explications et lui offrir un nom. Un nom bien à lui ; qui lui convient à merveille. Et ce qu'il va découvrir, dans un monde hostile et [in]humain, va tellement l'effrayer qu'il n'aura de cesse de sauver son peuple.

Il était une fois un escargot qui prit un nom et qui comprit l'importance de sa lenteur. de « la » lenteur.

Il était une fois un écrivain qui glisse adroitement ses convictions dans une belle allégorie : la rébellion, la résilience, la sédition, la coopération, l'esprit de corps… Un écrivain qui, subtilement, dénonce l'immobilisme, le traditionalisme, l'entêtement…

Il était une fois une nouvelle oeuvre, courte et dense, traduite par son éditrice, illustrée avec maîtrise et éloquence par Joëlle Jolivet. Il était une fois un génial et généreux littérateur, nommé Luis Sepúlveda.
Lien : http://litterauteurs.canalbl..
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