AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dvall


dvall
11 février 2024
La voilà qui sommeille en nous et qui parfois surgit malgré nous, mais s'il y a véritablement une bête tapie sous nos vêtements civilisés, ou du moins des caractéristiques que nous prêtons habituellement aux bêtes, faut-il rechercher chez la bête des attributs que nous pensions être seuls à détenir en tant qu'Homo sapiens ? C'est le cheminement philosophique auquel l'autrice nous invite dans cet ouvrage réunissant de manière parfaitement vulgarisée un corpus de connaissances empruntant tout autant à l'anthropologie et à la biologie évolutive qu'à l'éthologie, l'étude scientifique du comportement des espèces animales, incluant l'humain. L'éthologie justement, Jessica Serra a en fait sa profession et c'est aussi avec cette discipline scientifique que j'ai débuté ma carrière dans la recherche.

En grand adepte de la multidisciplinarité et même de la transdisciplinarité, j'ai apprécié les diverses facettes de cet ouvrage, les points de vue des différents scientifiques cités apportant chacun une pierre à l'édifice réflexif, modifiant même au cours de l'histoire des sciences la manière dont nous considérons ceux qui ne sont pas nous. Les quelques touches d'humour et références à la culture moderne contribuent à porter un regard décomplexé sur un sujet complexe et toujours controversé sous l'influence des diktats culturels et religieux. Si la question de l'évolution des hominidés et de la cognition comparée sont des thèmes incontournables pour traiter ce sujet, l'autrice se risque dans une grande partie de l'ouvrage à aborder des aspects plus délicats et épicés, comme la perception du vice et de la vertu dans le règne animal ou les multiples formes de sexualité chez les humains et les bêtes. A la lumière des sombres actualités, le passage sur les guerres animales nous rappelle que cruauté et luttes territoriales ne sont pas l'apanage de « sapiens » (une désignation taxonomique qui laisse parfois pantois).

Si les illustrations de l'ouvrage restent très parcimonieuses, le lecteur pourra retrouver semés dans le texte de petits symboles permettant de se reporter grâce à un code QR à des vidéos en ligne sur le site du livre.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}