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Critique de Apoapo


Étonnants et multiples rapports entre l'acte de souiller et l'appropriation...
Dans une première partie, ils sont explorés à travers la généalogie des concepts, principalement grâce aux étymologies latines qui révèlent des parentés inattendues (ex. 'pagus' et 'pax'). Là, il est question de la dimension "micro", de l'appropriation individuelle de son espace minime - le lopin de terre qui nous revient parce qu'y sont enterrés nos aïeux ou la matrice de notre compagne... - jusqu'à la création d'un espace national fondé sur l'holocauste de leurs fils par les gérontocrates (les guerres) et monuments aux morts successifs. C'est la pollution par le crachat - à défaut de l'urine -, le sang et le sperme.
Dans la seconde partie, la pollution revêt son second sens courant, environnemental, donc élargi à l'espèce humaine dans sa globalité : "Ce qui environne l'Homme le désigne comme centre" (p. 73). Dès lors, deux paires d'acceptions entrent en jeu : la pollution dure et douce, d'une part, et la possession ou dépossession d'un espace dont la notion de limite ou de frontière devient problématique, d'autre part.
J'ai été particulièrement touché par la "pollution douce" - "aussi dangereuse sinon plus nocive [que la dure]" (p. 85) - reposant sur l'empire des signes, logos, marques, images, discours, lesquels, en s'appropriant notre horizon sensoriel et cognitif, font de nous des "possédés" qui évoluent dans un espace généralement et globalement "conchié".
La conclusion du court essai me semble poser des bases philosophiques aux théories de la décroissance, ce qui me plaît, venant d'un tel pupitre... (et me donne envie de me pencher sur "Temps des crises").
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