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Critique de Sachenka


Je me demande encore où David Shahar voulait amener ses futurs lecteurs avec sa série le palais des vases brisés. En introduction, il déclare son admiration pour Marcel Proust et je trouvais plutôt faible la comparaison entre les deux. Comment réunir le génie français avec la Jérusalem des années 30 ? Dans le premier tome, deux évènements accaparent l'attention du jeune narrateur : la visite de roi d'Abyssinie à l'ambassade de son pays, située juste en face, puis le retour de son voisin Gabriel Louria (un peu comme un jeune garçon peut admirer son grand frère ou son cousin plus âgé de quelques années). le reste du roman était constitué de plusieurs péripéties/anecdotes des habitants de la rue des Prophètes. On est loin du côté de chez Swann

Dans ce deuxième tome, Un voyage à Ur de Chaldée, on s'éloigne peu de la recette originale. le narrateur nous présente de nouveaux personnages. Les tantes Ethel et Elka et leur neveu Sroulik, qui tient la bibliothèque. La belle Orita, fille du juge Gutkin et épouse du docteur Landau, le chauffeur arabe Daoud, le professeur Talmi, etc. Tant de personnages si typiques qui formaient la faune de cette Jérusalem révolue… C'est sympathique, on rit un peu ça et là devant le cocasse de certaines scènes (la voisine qui traite de « hibou » le Polonais qui pratique, ses airs de piano, les chicanes des vieilles tantes, etc.) mais je ne peux pas dire qu'elles sont particulièrement mémorables. On est loin des descriptions minutieuses et des analyses psychologiques de Proust. Au moins, chez Shahar, le vocabulaire est plus accessible.

Très rapidement, le jeune narrateur de la rue des Prophètes disparaît. Il laisse sa place à un narrateur absent, omniscient, mais de focalisation interne à Sroulik. Un peu mélangeant au début. Quoiqu'il en soit, le jeune bibliothécaire veut reprendre le projet de son père de retrouver la Ur originelle, celle mentionnée dans la Bible, d'où serait parti le patriarche Abraham. Il fait des recherches, s'informe sur les fouilles archéologiques des Anglais dans le secteur, commence à préparer son expédition. La belle Orita, toujours en quête de nouvelles expériences, se propose de l'accompagner mais les délais sont longs et elle passe à autre chose. Sroulik aussi finit par se lasser et disparaît (pour de nouveaux projets ? dans un autre pays ?). Finalement, Un voyage à Ur en Chaldée, c'est l'histoire d'un voyage qui ne se fera jamais.

Rendu à ce point dans l'histoire, je me demandais comment concilier cette histoire avec celle du jeune garçon de la rue du Prophète. Eh bien il revient ! Toujours à ce même moment où il voit passer le roi d'Abyssinie et où il remarque chez les voisins la présence de Gabriel. Un peu comme la petite madeleine qui revient régulièrement dans le temps perdu. J'ai bien hâte de voir comment tous ces liens vont s'éclaircir dans les tomes suivants, en espérant que ça ne soit pas pour rien…
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