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Critique de ClarenceM


Il est stimulant d'avoir entre les mains des livres situant l'action dans la Rome antique à l'approche de Noël, cela permet de donner une tournure un peu plus édifiante à ces événements dont on ne sait, chaque année, faire ressortir la moindre authenticité.
Bien que le sujet de la pièce soit politique et que celle-ci mette en scène les manoeuvres propres à évincer l'ennemi, se dégage de l'oeuvre une grandeur liée peut-être à la stature du personnage faussement central, Jules César. L'Empereur sur le déclin va connaître ses dernières heures peu avant le milieu de la pièce. Sa souveraineté tyrannique ne permettant pas une approche horizontale des rapports qu'il entretient avec les tribuns, il devient alors souhaitable pour le bien commun qu'il disparaisse. Cassius se charge de fomenter un plan qui conduira à sa destruction. Dans ses moments de diablerie rageuse et emportée, il fait penser un peu à Jaffar dans l'Aladdin de Walt Disney. Généreux, l'auteur a soigné ses personnages qui sont tous d'une flamboyance étourdissante. César est grand, impérial mais sourd d'une oreille, irrésolu et mal inspiré. Casca est acerbe et drôle mais il est aussi le plus dangereux des conspirateurs. Cassius est un intriguant déterminé mais qui se donnera la mort pour avoir trahit la confiance de son plus grand ami Brutus. le plus impressionnant est Brutus, le vrai héros de la pièce. Tout son être est enveloppé dans un voile dense lui autorisant de réaliser des actes pendables tout en gardant la confiance entière et partagée de ses proches. Sa réussite repose sur l'éloquence dont il use pour parvenir à ses fins. Sa postérité il l'a doit à son puissant désir de liberté. L'écriture de la scène où il se justifie devant la foule à l'extérieur du Capitole, au moment même où l'assassinat De César vient de se produire, est à ce point fine et maîtrisée que l'on ne sait plus si l'on a à faire à un tueur sanguinaire et fou, ou à une libérateur juste et éclairé.
Dans la même idée, la scène où l'on doit se mettre d'accord sur la manière d'annoncer la mort De César peut faire penser, par la modernité de l'appréhension des ressorts psychologiques liés au traitement de l’information, à Mad men ou House of cards. Même si l'écart est osé, la pertinence du propos que le divin anglais amène depuis le fond de sa Renaissance natale en fait un auteur éternel, indépassable. Il faut rendre à César...
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