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Critique de Piatka


Je viens de lire de bons bouquins, mais il me manquait toujours quelque chose pour les trouver vraiment très bons. Je ne comprenais pas pourquoi, allant même jusqu'à me demander si ça ne venait pas de moi - saturation de lecture ( une première, mais sait-on jamais ), mauvais timing, manque de disponibilité…
Puis on m'a prêté Douleur dont le titre me rebutait un peu. Pas envie de souffrance, de pathos, de compassion. Et voilà que, happée par l'histoire de Iris, ce petit supplément d'âme, cette pulsation singulière qui transforme une histoire en oeuvre primordiale, universelle, est apparu.
Découverte donc d'un auteur et d'un roman inhabituel, particulièrement fouillé psychologiquement, à l'intrigue bien ficelée !

Douleur, c'est un condensé de vie, donc de joies et de souffrances aussi, évidemment. Le récit, dense et prenant, déroule les quelques semaines à Jérusalem de la vie d'une quadra rattrapée par des fantômes du passé dont elle parvenait jusque là à garder le contrôle.
Rescapée d'un attentat dix ans auparavant, elle a dompté sa douleur physique ; abandonnée brutalement vingt ans plus tôt par son amoureux, elle a réussi, après une grave dépression, à fonder une famille et est devenue une directrice d'école respectée.
Puis, patatras, un matin la douleur physique insoutenable se réveille, sans raison apparente. L'angoisse tisse son étau autour d'Iris, le contrôle quotidien se lézarde, lancinante et implacable, la question l'obnubile : pourquoi ?

Aussi riche en rebondissements qu'en réflexions intimes, ce récit mêle l'histoire d'une femme à celle d'Israël. Mais ce sont
bien les subtiles interactions entre corps et âme, qu'investigue avec beaucoup de talent et de sensibilité Zeruya Shalev qui, selon moi en font l'intérêt et la force.
La douleur, cela peut aussi être une réaction vitale de défense qui oblige à faire une pause, à réfléchir.

En refermant ce roman marquant, je me suis souvenue d'une citation de Khalil Gibran dans Le prophète qui me semble très appropriée pour conclure :
« En vous refusant le plaisir, vous ne faites souvent qu'entreposer le désir dans les replis de votre être. »
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