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Critique de Thelmalit


D'une façon ou d'une autre, tous les auteurs écrivent sur la manière dont nous devenons ce que nous sommes, et dont nous cherchons désespérément à y échapper.
Le fruit d'un pays, d'une culture, de l'Histoire parfois, d'un couple, de moments et de mots.

Certains le font avec une poésie et une intensité, dans la description de ce voyage trébuchant qu'est la vie, qui stupéfie.

Je me suis noyée dans Stupeur avec délices, j'ai dégusté les phrases, avec une lenteur qui ne m'est pas familière. J'ai pensé à tout ce qui a été et qu'on a oublié, et à tout ce qui est et qu'on voudrait changer.

Zeruya Shalev nous parle d'Israël puissante et douloureuse, traversée par des cicatrices encore béantes, par des guerres et un amour effréné pour une terre.

De la petite et la grande histoire.
Des luttes clandestines du Lehi, du poids des religions, des traditions, du couple, de la vie, de la mort.

Elle nous présente Rachel et Atara, liées sans le savoir par le silence d'un seul homme, Mano, dont l'ombre pèse sur l'une comme sur l'autre, bien qu'elles aient 40 ans d'écart.

Rachel a épousé Mano, 70 ans avant que l'histoire ne commence. Elle a été son grand amour mais il l'a repudiée après un an de mariage, et une lettre fatidique. Elle n'a jamais su pourquoi et a enfoui ce souvenir douloureux.
Et voici qu'Atara, fille aînée de Mano, frappe à sa porte un soir. Atara que son père ne savait pas aimer, qui en a souffert jusqu'à souhaiter sa mort et qui cherche des réponses dans la déclaration d'amour que son père mourrant lui a fait, la prenant pour Rachel.

A travers les souvenirs de lutte clandestine de Rachel et Mano, à travers les chemins qui n'ont pas été pris, à travers les cahots d'une vie de couple bancale pour Atara, les regrets, ces enfants qui s'envolent trop vite sans qu'on ait su leur parler, ces hommes qu'on choisit puis qu'on ne voit plus, parfois, l'auteure raconte l'universel et l'intime.

C'est un voyage intérieur, lent et beau, une splendeur triste et douce à la fois, l'histoire des femmes qui portent des mondes en elles.

A lire en laissant nos regards errer sur des façades classées, avant que cela aussi ne s'efface et que plus personne ne s'en souvienne.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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