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Critique de mollymonade


L'espace d'une journée six femmes vont se perdre dans une forêt, symbole pour qui y pénètre de la notion de différence entre l'ici et l'ailleurs. Toutes ces femmes sans forcément se connaître sont en lien les unes avec les autres.

Tout d'abord il y a Nancy qui est un peu le point de repère. Cette Américaine a épousé un Israélien mais refuse de vivre en Israël. Son mari l'a quittée pour retourner "là bas" et fonder une nouvelle famille. Elle a une brève liaison avec Larry, lui aussi Israélien. Psychothérapeute, elle fait tout l'inverse de ce qu'elle conseille à ses patients.
Ensuite vient Daffy, la fille de Nancy. Elle a subi un choc traumatique au retour d'un séjour chez son père et doit quitter la maison.
Suit Ruth qui vient de perdre son mari, ami avec celui de Nancy. Elle se demande quelle voie choisir, pourquoi rester en Amérique où rien ne la retient plus ?
Puis arrive Mili. Elle et son mari sont suivis par Nancy en thérapie familiale pour régler le conflit qui les oppose à propos de leur fils autiste. Cet enfant doit-il lui aussi quitter sa maison pour être placé en établissement adapté ?
Ensuite Haya, la tante de Larry - l'amant de passage de Nancy - vient aux Etats-Unis rendre visite à son frère afin de régler un vieux compte.
Et pour finir l'énigmatique Zoey, la fille de Larry, loue une chambre chez Nancy pour avoir un endroit rien que pour elle, sans mari ni enfant...

Rachel Shalita construit son roman en six chapitres, un pour chacune de ces femmes. Peu à peu les liens qui les unissent apparaissent pour dévoiler, au delà des histoires individuelles, l'image d'une diaspora déboussolée et sujette à un nomadisme chronique. Tous vont et viennent dans un mouvement qui finit par donner le tournis. Chacun semble peiner à planter ses racines dans un sol ou un autre. Entre les forêts profondes d'Amérique et celles d'Israël qui n'existent pas plus qu'il n'y a d'ours, que choisir ?
J'ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir mais j'ai été tellement été décontenancée par les dernières pages que j'ai eu l'impression de ne pas l'avoir compris, d'être passée à côté de son sens profond. J'ai donc envoyé un message à Gilles Rozier, l'éditeur et traducteur de L'ours qui cache la forêt, pour lui demander quelques éclaircissements. Il a eu l'amabilité de me répondre aussitôt pour m'expliquer que Rachel Shalita n'a pas souhaité donner une véritable fin à ce roman.
"Quand la journée commence, elles avaient toutes un passé et quand la journée s'achève, leurs vies se poursuivent." (G. Rozier)
Pour info, le titre original est "Ours et forêt" qui vient d'une expression courante en hébreu "ni ours ni forêt" utilisée pour désigner ce qui n'existe pas.
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