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Critique de Fontenella


L'auteur est un professeur de médecine retraité de l'université irlandaise de Cork et cet ouvrage est d'abord paru en 2020 sous le titre de "The langage of illness". L'auteur relève, dans un tableau page 19, nombre des points qui font que la relation est asymétrique entre le patient et le médecin et ne se limitent pas à la possession d'un jargon chez le second.

Il poursuit dans le second chapitre sur la construction d'un vocabulaire médical souvent volontairement et inutilement abscons, parfois fleuri de sigles dont la compréhension est évidemment réservée aux initiés. La troisième division de l'ouvrage s'intéresse aux sentiments qui agitent ceux qui ont une maladie grave : espoir, souffrance, perte, peur, colère, déni, honte et humiliation, solitude et isolement, incrédulité et scepticisme, bénéfices qui pourraient relever de la résilience, confiance, humour.

Au quatrième chapitre est menée une réflexion autour de la façon dont le patient vit le temps passé dans l'attente de la rencontre du médecin, de l'évolution de la maladie, de la mort. La partie suivante est consacrée à ce qu'induisent certains mots dans la bouche du praticien ou du malade. Logiquement le chapitre suivant traite de l'absence de parole dans l'exécution d'un soin et de l'importance des gestes ou du visuel.

Le chapitre sept se nomme "Les mots qui guérissent et les mots qui blessent", le suivant évoque le vocabulaire changeant ou porteur d'une connotation qui peut induire des incompréhensions ; notons que la traductrice manque de vocabulaire historique puisqu'elle parle, pour la Première Guerre mondiale, de "choc de l'obus" (page 214) alors qu'était alors appelé "obusite" ce qui sera appelé ultérieurement "le stress du combattant". Page 219 à 221, de ce même chapitre est abordé le vocabulaire employé pour les malades en fin de vie.

Le volet d'après nous évoque notamment un personnage connu par de nombreuses personnes s'étant intéressées à la pédagogie ; on y apprend incidemment qu'il fut un prêtre catholique (quoique né d'une mère juive) mais de façon plus pertinente, par rapport au sujet nous intéressant, qu'il dénonçait dans les années 1970 ce que l'on allait appeler par la suite le complexe médico-industriel. Il s'agit d'Ivan Illich.

Le dixième chapitre s'intitule "Soin, dignité, empathie : des notions complexes", le suivant en s'intéressant à la question de la santé publique aborde entre autre la question des campagnes contre l'obésité, la résistance croissante aux antibiotiques et l'opposition en recrudescence aux vaccins.

Avec le douzième chapitre, on se penche sur le langage technocratique employé notamment en France par les agences régionales de santé (ARS). Last but not least, la dernière partie de ce livre est une mise en avant des mots choisis pour caractériser tout ce qui touchait la pandémie du corinavirus. On y apprend en particulier que les dirigeants anglais et irlandais filèrent la métaphore, comme le président Macron, sur l'esprit d'une guerre.

La conclusion propose quelques conseils pour se comporter avec une personne malade, ceux-ci s'adressent à des proches mais tous les soignants gagneraient à connaître certains d'entre eux. Si la langue fait barrière à la communication entre soignant et malade, il y a moyen de trouver des pistes pour une expression verbale plus authentique et des actions gestuelles en appui à l'amélioration de cette communication. Notons que de nombreux dessins significatifs et quelques clichés photographiques (pouvant d'ailleurs parfois reprendre un tableau) agrémentent la lecture.
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