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Critique de Blok


Blok
21 septembre 2022
On constate l'émergence d'une anxiété morbide dans une partie de la jeunesse, que l'on a persuadé de l'imminence d'une extinction de l'humanité à très bref délai, d'ici 2030 ou 2035. Des militants écologistes comme Thunberg et "Extinction Rébellion" sont largement à l'origine de cette idée fausse, basée sur une interprétation biaisée des rapports du GIEC.
Ce dernier a simplement déclaré que si les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés pour 2030 n'étaient pas tenus, les températures moyennes en 2100 dépasseraient probablement de plus de 1.5 degrés celles de l'ère préindustrielle. Il n'a pas dit que ce dépassement entrainerait l'apocalypse en 2100 et a fortiori en 2030.
C'est ce genre de manipulations et bien d'autre que Shellenberg entend dénoncer dans son livre. Shellenberg, n'est pas un climatosceptique. Il ne conteste pas le bien-fondé de la lutte contre le réchauffement climatique, mais les méthodes préconisées et employées pour se faire.
Selon lui, en effet, la solution n'est pas à chercher du côté de la décroissance, d'un retour aux méthodes de production de l'ère préindustrielle, qui serait impossible, et dangereux si on s'efforçait d'y parvenir, mais au contraire de la poursuite du progrès technique et scientifique. Dans le domaine de l'énergie, les évolutions passées, de la biomasse au charbon, du charbon au pétrole, du pétrole au gaz, et du gaz au nucléaire, se sont soldées par un progrès constant du niveau de vie et de la santé, et par un recul de la pollution. On oublie ou on ignore que les forêts ont été sauvées par le charbon, et les baleines par le pétrole.
La production d'une électricité décarbonnée, seule source d'énergie non polluante, ne peut provenir que du nucléaire, dont l'auteur démontre l'innocuité, et de l'hydro-électrique, modulables et disponibles en permanence. Les énergies dites renouvelables, solaire et éolien, ne seraient au mieux qu'un appoint couteux, mais leurs inconvénients excèdent largement leurs avantages. Quant au retour à la biomasse, il est aussi irréaliste que dangereux, la combustion du bois étant par exemple aussi polluante que celle du charbon.
L'auteur aborde aussi beaucoup d'autres questions, telles que la production de viande ou le risque (nul selon lui) de surpopulation.
Ce discours en choquera certains, tellement il est au rebours de ce que l'on est habitué à entendre. Pourtant la démonstration de l'auteur est parfaitement étayée.
J'ajouterai une réflexion personnelle: depuis le début de la crise énergétique actuelle, on n'entend plus guère les antinucléaires, alors qu'on constate les effets délétères de la fermeture des centrales en Allemagne, et de l'abandon criminel auquel a été livré le parc nucléaire français depuis vingt ans.
Sur la personnalité de l'auteur. Il a milité dans diverses organisations écologiques, dont Greenpeace, avec laquelle il a pris ses distances. Il parle d'ailleurs beaucoup de ses expériences sur le terrain dans le livre et de la façon dont elles ont fait évoluer ses convictions. Il reste profondément attaché à la défense de l'environnement, mais dans un cadre réaliste et progressiste et sans aucun sectarisme. Ainsi, après avoir été végétarien, il est revenu à une alimentation carnée qu'il déclare meilleure pour la santé en général et la sienne en particulier. Et il se déclare partisan de l'élevage industriel, corrigé des pratiques cruelles parce qu'un retour généralisé à l'élevage traditionnel serait trop gourmand en espace et en ressources de toute sorte. A noter qu'il signale après d'autres le rôle de la consommation de viande dans le processus d'hominisation, dans la mesure où elle seule pouvait fournir des calories en quantité suffisante pour le développement et l'entretien du gros cerveau d'Homo Sapiens. Et il déclare être en meilleure forme physique et intellectuelle qu'à l'époque où il s'abstenait d'alimentation carnée.
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