AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tachan


Ce n'est jamais facile de finir une saga, surtout en romance avec des tomes compagnons comme ici où souvent on grille ses cartouches dans les premiers pour garder le personnage le plus secondaire pour la fin. Ce fut malheureusement le cas de The Wolf qui en plus souffrait d'une accumulation de biais narratifs dont je ne suis pas friande ^^!

Après avoir eu droit aux deux frères de la famille Fitzpatrick et à leur soeur, il restait qui ? Leur avocat. Et ça tombe bien parce que côté fille, il restait aussi une copine parmi ce groupe s'étant juré de ne se marier que par amour, la soeur de la femme de Cillian, l'aîné des Fitzpatrick. Vous suivez ? C'est un peu ça le hic dans ce type de série où les autrices essaient de caser ensemble tous les membres d'un groupe d'amis. Vive l'endogamie poussée à l'extrême ^^!

Soyons franc, même si j'ai dévoré cette histoire, parce que je trouve toujours la plume de l'autrice addictive et que j'apprécie sa manière de pimenter les relations sur base, très souvent, de joutes verbales dont je raffole, ce n'est pas non plus une réussite pour moi. le titre réunit trop d'éléments narratifs que je n'aime pas et qui sont poussés, poussés, jusqu'au bout ici. Faisons un peu le tour.

Nous avons d'abord le trope du millionnaire/milliardaire + membre de la noblesse anglaise ici, avec un Devon Whitehall qui a fui sa famille pour se transformer en self-made man aux Etats-Unis. C'est le cliché du type qui a réussi et ne veut pas d'engagement, mais qui a un passé trop sombre qui explique cela. Il y a un vrai manque de finesse dans l'écriture des premières caractéristiques du personnage qui m'a vraiment fait lever les yeux au ciel. Et c'est plus dans les détails de celui qu'il est au-delà de ça qu'il m'a charmée, avec sa prévenance, sa manière de lutter puis succomber à ses sentiments, son désir de trouver une famille à lui, son courage de ne pas céder à la pression parentale parce qu'il mérite tout autant d'être heureux lui aussi.

S'y ajoute le trope de la fille qui veut un enfant et qui tombe enceinte. Ne voulant pas d'enfant pour ma part, c'est forcément quelque chose de bloquant pour moi quand c'est présenté en plus comme un désir sortant un peu de nulle part comme ici, et que cela se passe de manière aussi désinvolte avec un contrat entre deux parties prenantes n'étant pas en couple et ne voulant pas l'être… C'est extrêmement tiré par les cheveux et je n'ai pas aimé ce total manque de réalisme. de même, une fois Emmabelle enceinte, j'ai été partagée entre le fait de la trouver attachante dans sa manière de parler à « sa fille », d'aimer sans désir d'indépendance qu'elle défend farouchement, et en même temps son caractère trop entier que l'autrice accentue trop au point qu'elle se met volontairement régulièrement en danger. Ça manque à nouveau de nuance.

Pour ne rien gâcher, il y a encore par dessus le marché cette idée de vouloir donner à chacun un passé qui craint sérieusement : viol et relation malsaine/toxique d'un côté, parents défaillants et trauma d'enfance de l'autre. N'en jetez plus ! Surtout qu'encore une fois c'est écrit de manière très très maladroite. J'ai trouvé vraiment gênant la relation entre Belle et son coach alors qu'elle est ado et la manière dont l'autrice gère et conclut celle-ci. Ce n'est pas un bon message. de la même façon, tout est très caricatural du côté de Devon et sa famille, avec des membres totalement fous autour de lui, et un manque total de crédibilité de mon côté en tant que lectrice. Je comprends que dans les deux cas, c'est pour ajouter tensions et rebondissements, surtout que quelqu'un menace Belle depuis le début et qu'on se demande (mais bien sûr…) qui ça peut être, mais j'ai trouvé tout ça bien trop exagéré.

Alors que reste-t-il ? Une relation qui se construit péniblement sur tous ces malaises avec des personnages qu'on j'aurai sûrement vite fait d'oublier, désolée. L'autrice ne leur laisse pas l'opportunité d'être autre chose, ou si peu, que le cliché qu'ils véhiculent. Et si ça peut être touchant de les voir dépasser leurs craintes et barrières pour oser s'ouvrir et s'autoriser à aimer et être aimé, c'est beaucoup trop noyé sous toutes les maladresses qui émaillent l'histoire. Alors oui, c'est addictif à lire. Est-ce bon pour autant ? Non. C'est l'un des romans que j'ai le moins aimé chez l'autrice.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}