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Critique de Sren


Sren
10 novembre 2023
Le Livre de M est un roman qui me tentait depuis un long moment, et qui est resté aussi un long moment dans ma PAL. Par peur peut-être du genre Post-Apo, dont je ne connais que peu d'oeuvres?

Dans les grandes lignes, j'ai beaucoup aimé ma lecture. Il y a plusieurs fins de chapitres qui m'ont surprise, d'autres révélations bien construites mais que j'avais vu venir, et une fin qui décoiffe.

J'ai adoré les thématiques abordées par l'auteur ; que sommes nous sans nos souvenirs ? Est ce que notre personnalité y est liée ?

Des questions importantes, et qui me restent en tête après la lecture. C'est toujours un bon signe.

Peng Shepherd nous offre une vision de la mémoire, et de l'amnésie qui peut être liée à une maladie ou à un accident, mais aussi de ses conséquences sur les proches de la personne concernée. le parallèle est facile entre l'Oubli de cet univers, qui touche les personnes qui perdent leur ombre, et la maladie d'Alzheimer.

Cette apocalypse causée par la perte des souvenirs est une idée excellente, que j'ai aimé suivre. L'alternance des points de vue est d'ailleurs très bien faite, et je ne me suis ennuyée sur aucun axe. L'utilisation du magnétophone pour rendre les pensées de Max, alors même qu'elle perd ses souvenirs, est aussi une idée géniale. le lecteur est alors capable de comprendre ce qu'elle a perdu alors même qu'elle ne sait plus le dire.

Cependant, la réalisation laisse à désirer pour moi, sur plusieurs points.

En premier lieu, les personnages. Je n'ai pas eu de vrai attachement pour eux... Leurs pertes m'ont touchée, mais de très loin. Je l'ai pas vécu avec les personnages ; il pouvait y avoir un petit "choc" sur une révélation, mais ça passait très vite.

Certainement, je pense, parce que les personnages n'ont pas de vrai personnalité. Leurs sentiments sont évoqués, surtout pour Ory et Max, mais on connait très peu de choses sur leur caractère. Ils ne sont pas non plus décrits précisément.

C'est à la moitié du livre que j'ai compris que Max était afro-américaine, et encore plus loin que Ory était d'origine asiatique : vers 70% du livre !! Comment s'attacher si l'image que je me fais des personnages change en cours de route?

Le monde, paradoxalement, est aussi peu creusé. On voit ce qui se passe avec la perte des ombres, mais il n'y en a aucune compréhension. Au bout de 730 pages, je ne sais toujours pas pourquoi elles ont commencé à disparaitre. Magie? D'accord, mais pourquoi ça se déclenche là, maintenant?

La manière dont la magie des Sans-Ombres se déclenche n'est pas plus explicite; C'est vraiment dommage, car il y avait beaucoup à en dire ; est ce que c'est l'imagination qui joue, simplement la volonté de faire quelque chose? Si cela semble chaotique pour la majorité, d'autres personnages semble la maitriser... Mais le lecteur ne comprend jamais pourquoi... Et ca m'a vraiment frustrée.

Toute cette zone de floue est pour moi l'une des plus importante du roman. Tout comme le personnage de Gajarajan, qui n'est pas non plus expliqué.

A côté de cela, certains passages pourraient certainement être condensés sans perdre à l'intrigue.

Ces éléments est tout ce qu'il me manquait pour avoir un vrai coup de coeur pour ce roman. Les éléments sont là, notamment l'histoire (et c'est le plus important pour moi) et une plume agréable, mais on reste sur un univers de papier, sans profondeur au delà du livre.

C'est donc un roman prometteur pour une jeune autrice (son premier roman, il faut le rappeler), mais qui manque de finitions pour moi. Je reste donc sur cette frustration de promesses non tenues, alors que les idées étaient superbes.

Avouons le, j'ai tout de même passé de bons moments de lecture avec Max et Ory. Mon envie d'en savoir plus sur cet univers en est bien la preuve.
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