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Critique de michfred


Nobu est un fils sans père- un thème récurrent de cette pentalogie où les pères meurent d'épuisement au travail,-Mitsuba- disparaissent pour permettre à leur famille de vivre sans déshonneur -Zakuro- ou se suicident harcelés par des campagnes de dénigrement injustes -Tonbo.

Nobu est un fils sans père , donc, et un homme qui oppose à l'injustice, à la sujétion, au sacrifice de l'individu,  le pouvoir du libre arbitre, de l'initiative individuelle.

Et qui ose substituer aux valeurs toutes puissantes d'un capitalisme ancré dans les traditions féodales de soumission au chef, les ambitions d'une pédagogie de la confiance, du soutien, de la créativité.  Il quitte la grande compagnie Goshima et crée une école du soir, un juku, fondée sur ces valeurs, pour permettre aux collégiens d'intégrer l'école de leur choix.

Son école porte un nom ailé,  diapré , joyeux comme une ancienne chanson,  léger comme l'insecte qu'elle désigne : Tonbo, la libellule.

A travers elle, et grâce à des emboîtements de récits- gigogne, Nobu redonne sens et honneur au métier et à la vie de son père,  enseignant calomnié.

Il retrouve la gaieté de la chanson enfantine fredonnée par sa fille.

En somme, il renoue les deux bouts de son histoire, il les accole. 

Ne dit-on pas que deux libellules qui s'accouplent forment un coeur?  Et que ce coeur a la forme même du Yamato, le vieux Japon primitif?

Le  coeur du pays, le coeur d'un père, le coeur d'un fils.

Le nom d'un insecte ailé,  celui d'une chanson, celui d'une école et celui d'une petite fille.

Ce troisième livre  tisse des correspondances plus étroites entre passé et présent, tradition et modernité.  

La trame se serre, le fil se tend, la navette passe et repasse entre les personnages.

Le chagrin se console, la blessure se ferme, la poésie s'incante, le coeur se berce.

Je suis au coeur du labyrinthe et je ne veux surtout plus en sortir. Je ne lâche pas le fil.. .

Impossible de refermer ce bestiaire fabuleux,  cet herbier délicat , où fruits,  fleurs,  insectes dessinent une cosmogonie complexe , malgré des phrases toutes simples, des histoires toutes nues.

 Touché(e) par  une simplicité si profonde, une complexité si limpide.


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