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Critique de oceaneclaer


La Nanda Devi est une montagne de l'Himalaya qui culmine à 7800m, c'est pas beaucoup par rapport à l'Everest, mais elle particulièrement retors avec ses deux pics jumeaux et plein d'autres difficultés dont je n'ai même pas idée.
En 1934, Eric Shipton (un Britannique) et Bill Tilman (encore plus britannique que Shipton au niveau humour !) se lancent dans la grimpette. C'est Shipton qui écrit le récit
En fait, le livre débute par une carte (un peu succinte, je l'avoue) avec des noms himalayens inconnus, qui nous montre quand même qu'on frôle le Tibet (qui était encore Tibet en 1934, mais guère open bar) et qu'on n'est pas si loin de l'Inde car certaines routes (je ne sais si le mot routes peut bien convenir ici) sont empruntées par les pèlerins Hindous.
Bref, tous les deux (et leurs théories de porteurs plus ou moins coopérants, plus ou moins indisciplinés, parfois qui disparaissent brusquement) tous les deux vont passer cinq mois à faire plusieurs tentatives vers le sommet de la déesse qu'ils ne dompteront pas (cette fois-là).
Mais ils n'auront pas perdu leur temps, car à chercher des « routes » « commodes » ils auront cartographié tout un territoire jusque- là arpenté par les troupeaux ou les pèlerins, lesquels gardaient bien le secret et relié trois sites sacrés (Badrinath, Gangotri, Kedarnath) Ils contribuèrent aussi à reconnaître le meilleur futur itinéraire. Ils furent accompagnés par trois sherpas : Angtharkey, Pasang et Kusang
Les vicissitudes (je parle de vicissitudes, mais je devrais dire les catastrophes) s'enchaînent, mais racontées avec l'humour british de ces deux major Thomson, elles nous font presque sourire. Et pourtant, fabriquer des ponts au-dessus de flots torrentiels avec des brindilles, traverser les torrents avec de l'eau jusqu'au cou, se coucher mouillés-trempés sous une tente mouillée et trempée (qu'ils transportaient sur le dos), patauger dans la boue, glisser sur le glacier, descendre et remonter, tomber dans les crevasses, partager la jungle avec les ours noirs et par-dessus le marché, voir leur sac de thé dévaler le ravin sans espoir de pouvoir le récupérer, tout cela devrait nous faire frémir.
Ce qui est très intéressant chez Eric Shipton, c'est qu'il voulait faire une expédition la plus « écologique » possible et la plus économique, évidemment sans oxygène. Dans ce temps-là, il n'y avait pas de transports héliportés, pas de gore tex, ils mangeaient les herbes ramassées quand il y en avait et faisaient du feu avec les branchettes de genévrier. Et tout ça avec le sourire… (enfin,je n'étais pas là !)
Même s' ils n'ont pas vaincu le sanctuaire de Nanda Devi, leur travail sur la région a été considérable. Et la déesse a été vaincue par Tilman en 1936 (la plus haute cime vaincue par l'homme avant l'Anapurna)
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