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Critique de elcd


elcd
24 novembre 2017
J'ai une appréciation mitigée de ce roman. Très intéressé je suis par ces romans qui allient une/des intrigues bien ficelées et l'immersion dans le réalisme d'une société différente (le voyage immobile en somme, et sans danger!) Quant à la littérature policière israélienne, j'avais des références : Dror Misrahi récemment connu mais surtout les romans de la regrettée Batya Gour.
Bon, ça démarrait bien, l'intrigue semblait classique avec un viol la nuit dans un quartier résidentiel calme de Tel Aviv. de plus, la présentation en juxtaposition de plusieurs personnages sans rapport évidents entre eux, laissait présager d'une intrigue plus complexe qu'il n'apparaissait avec une description réaliste de pans de la société israélienne du début du XXI° siècle.
En outre, les dialogues, directs, agressifs, dans l'urgence, entre les personnages, donnaient un aperçu crédible de l'atmosphère qui règne dans ce petit pays menacé et menaçant.
Après ce bon départ, autour de 150 pages, j'ai trouvé que tout avait été dit par rapport à l'intrigue et j'ai commencé à m'ennuyer. L'auteur bascule pendant les 200 pages restantes dans la description d'états d'âmes archi prévisibles indignes d'un bon polar il me semble. On a droit au rabibochage entre un couple violemment divorcé, autour de leur petit garçon et de leurs besoins affectifs et sexuels, on a aussi droit à une relation triangulaire entre un (vrai) voyou, un (faux) voyou en concurrence pour obtenir l'amour de leur père adoptif, un parrain de la pègre locale. J'ai été également perplexe devant le choix de faire une incursion au-delà de "la ligne verte", autrement dit, une virée dans les territoires palestiniens pour y croiser d'inquiétants voyous arabes en connexion avec la pègre susmentionnée.
Enfin, on touche à une autre limite, peut être compréhensible d'un point de vue israélien mais pas forcément du point de vue d'un lecteur français intéressé par l'actualité internationale. Lorsqu'on pense à Israël on l'inclut dans l'ensemble du Moyen/Proche Orient, caractérisé d'abord par des conflits toujours en cours. Or, l'auteur évacue complètement cette dimension comme si la société israélienne vivait hors sol. La question palestinienne, territoires et population, est très accessoire et pensée comme
un confins dangereux d'Israël. Certes, on surnomme effectivement Tel Aviv "la bulle", mais il y a là quelque chose qui est dérangeant et qui ne me fera pas retenir ce roman, cet auteur, dans le cercle de la grande littérature policière internationale!
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