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Critique de sultanne


Kévin, 16 ans, issu d'une famille aisée, assassine 9 personnes dans son lycée. Dans ce récit fictionnel inspiré de faits réels, sa mère écrit au père de Kévin afin de refaire à l'envers le chemin qui a mené à ce « JEUDI » afin de comprendre comment leur fil est devenu un meurtrier et quelle est sa part de responsabilité à elle.

J'avoue, je n'ai pas réussi un seul instant à ressentir la moindre empathie pour cette mère qui se lamente durant quelques 500 longues, très longues pages. Elle en fait des caisses (mais à sa place, qui n'en ferait pas ?). Elle s'attache à revoir les détails les plus insignifiants de sa vie de mère et je dois dire que le petit Kévin a été un bébé, un enfant, un ado particulièrement difficile, n'en déplaise à la méthode Montessori qui l'a bercé. Oui mais voilà, on n'y croit pas, pas vraiment, pas totalement : ce roman n'a d'épistolaire que le nom. le style, ampoulé, est capable de pousser à l'abandon et le caractère purement anormal de Kévin aurait du lever un accompagnement médical très tôt… et jusqu'à l'apparition de la petite soeur à la moitié du livre, rien ne m'a paru vraisemblable.

On reconnaît néanmoins une réelle critique de l'American Way of life, totalement incarné dans le personnage du père, réduit à un agaçant cliché. Quant au doux rêve du melting pot à l'américaine, il est piétiné et je dois reconnaître avec beaucoup de peine que j'ai pensé à plusieurs reprises, et fermement, même, qu'il n'y a que ce peuple étrange qui fait tout dans la démesure qui peut enfanter et de façon si régulière, des êtres aussi abominables…

Pourtant, je n'ai pas non plus réussi ni à la détester, cette femme, ni à simplement l'ignorer : mon coeur de mère a été sensible à ses doutes, à ses incertitudes, à ses erreurs. La société fait peser sur les épaules de la mère seule tout le poids de toute l'éducation d'un enfant et cette pression est telle qu'on se sent responsable de la moindre incartade de notre enfant… et cette société toute entière sait répudier ces « mauvaises mères » qui n'ont pas su transmettre à leur progéniture les bonnes valeurs, l'heureux papa étant souvent réduit au simple géniteur impuissant devant l'entière responsabilité de sa compagne… de nombreuses fois je me suis agacée, cherchant fébrilement ce « père » dans ces longues pages de monologue, comprenant un peu trop tôt, malheureusement, qu'il avait déserté depuis longtemps…

Bref, finalement, mon voyeurisme a peut-être été puni par cette longue, très longue lecture peu passionnante.

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