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Critique de Allantvers


L'Amérique est en faillite, et toutes ses valeurs avec.
Lionel Shriver, qui n'a jamais hésité à attaquer de front les dysfonctionnements profonds de son pays (la violence dans Il faut qu'on parle de Kevin, l'obésité morbide avec Big Brother, le système de santé dans Tout ça pour quoi, …), monte d'un cran et percute tête la première et avec jubilation le dernier tabou américain : l'effondrement de la première nation du monde sous le poids de sa dette.
2029, sauve-qui peut chez les Mandible : le Président Alvarado déclare la dénonciation de la dette, interdit la sortie des dollars (dont plus personne ne veut hors des frontières) et réquisitionne l'or des particuliers. Dans ce système complexe devenu instable, ce sont bientôt toutes les finances et institutions du pays qui partent en quenouille.
Un choc ressenti à différents niveaux d'intensité dans les diverses parties de la famille, au pro-rata de leurs situations financières : si l'aieul, l'Arrière Grand Homme comme le surnomme la famille, a tout à perdre de son immense fortune, sa petite-fille Florence qui galère depuis toujours de jobs pourris en factures de plus en plus difficiles à payer du fait de l'inflation, baigne déjà dans le marasme depuis longtemps ; ce sera plus difficile pour sa soeur Avery qui ne conçoit pas de vivre sans le SUV familial, la table basse en bois rare et le robot Mojo pour préparer le repas. Leurs enfants, comme le font depuis toujours toutes les jeunesses du monde, s'adapteront…

Une bonne fiction anticipatrice que Lionel Shriver nous a concocté là, mais malheureusement pas un bon roman, dont la première partie est pourtant vraiment soignée et efficace. Bien loin de l'arc narratif parfaitement tendu dans « Kevin », « Les Mandible » souffrent de pas mal de défauts de construction voire quelques invraisemblances, ce qui n'est pas si grave, mais surtout de facilités pour amener le propos avec de longs passages dialogués prétextes à exposer la thèse économique tout en éludant l'effort d'intrigue, ce qui laisse souvent percevoir à la lecture une intention d'essayiste plus que de romancière.
J'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à le lire, tant le thème abordé est sidérant, et finalement très vraisemblable.
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