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Critique de NMTB


NMTB
12 décembre 2015
Rome. L'an 816 après sa fondation ou l'an 63 après la naissance du Christ. Sénèque et Lucain sont sur le point d'être contraints au suicide et les apôtres Pierre et Paul de connaître leurs martyres. Rome incendiée, le christianisme persécuté et toute l'Histoire du monde à son carrefour. Comment un roman – sur ce mystérieux commencement ou ce début de la fin qui verra un empire s'effondrer et une vague petite secte triompher – comment ce roman ne pourrait-il pas être au moins intéressant ? Toute la fine fleur de Rome de l'époque y est réunie, rien que quelques empereurs, quelques-uns des plus prestigieux philosophes et écrivains romains, quelques apôtres, quelques évêques de Rome ! le sujet est grandiose, écrasant, certainement l'un des plus importants de notre ère.
Toute cette grande Histoire est revue par la lorgnette d'une petite histoire. L'histoire d'amour entre un romain païen mue par une passion sans frein et une jeune chrétienne originaire de l'actuelle Pologne. Ils s'aiment depuis leur première rencontre, Vinicius furieusement, Lygie timidement. le problème étant que Vinicius est complètement étranger à la nouvelle doctrine chrétienne, tandis que Lygie n'envisage pas de vivre son amour pour Vinicius hors de l'amour du christ, d'où leurs tergiversations un peu lassantes dans la première moitié du roman alors qu'on se doute comment leur histoire finira, à peu près.
A côté des deux amoureux, il y a le cas intéressant de Pétrone. Il tient un rôle important en tant qu'ami et oncle de Vinicius, mais aussi proche conseillé de Néron. Sienkiewicz a fait de lui un esthète heureux, l'arbitre des élégances, qui fait davantage penser à l'esthète kierkegaardien qu'au véritable Pétrone auteur du Satyricon. Il traverse la vie paisiblement, indifférent au bien et au mal, mais fuyant les laideurs de la vie et se contentant d'en jouir au maximum. Contrairement à Néron et à la plupart des païens de ce roman il n'est ni cruel ni vicieux. Il ne devient pas chrétien pour autant car il ne supporte pas la contrition qu'elle implique et ce qui lui paraît être une hideuse tristesse, mais il regarde cette religion avec bienveillance. C'est à lui que Sienkiewicz donne le mot de la fin.
Un roman intéressant, mais pas exceptionnel. le principal défaut tient surtout dans le fait qu'il a été publié en feuilleton et ça se ressent. Il y a assez souvent des répétitions de chapitre en chapitre, des rappels, et tout ça traîne en longueur.
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