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Critique de AlexianeTh


En l'an 3000, notre bonne vieille planète a bien évolué. Un futur utopique où l'argent, les frontières, la tyrannie, le racisme, la pollution et tant d'autres fléaux/habitudes de notre propre époque n'existent plus. Afin de perpétuer cette prospérité, plénitude et cette paix, l'Éducation décide d'intégrer un nouveau programme scolaire afin que les enfants comprennent les plus grandes erreurs de l'Humanité et ce qui a permis à la Terre de devenir ce qu'elle est en 3000. Rami, un instituteur du Bois Etoilé, est donc chargé d'instruire ses petits élèves sur l'Histoire de l'Ancien Monde.

Si En toute Transparence pouvait s'adresser à un public assez jeune, Absurditerre demande un peu plus de recul et de maturité pour comprendre le véritable fond de ce récit. Il est néanmoins vrai qu'il peut y avoir deux lectures : une, plus légère et « sans prise de tête », vouée à apprécier la qualité d'écriture et l'imagination, une seconde, plus lourde de sens et de philosophie.

Ici, la narration est fractionnée en plusieurs contes, parfois interrompus par les élèves de Rami qui s'interrogent, s'indignent ou éclatent de rire.

Pour commencer, Azelma Sigaux met en place son Nouveau Monde afin que nous comprenions bien où nous atterrissons et pour que nous appréhendions au mieux les enseignements de l'instituteur. Elle prend le soin de décrire les décors, les nouvelles moeurs et modes de vie. Les descriptions sont passionnantes, loin d'être pesantes ou lassantes ; toutes servent à notre assimilation et immersion. Elles frôleraient presque nos fantasmes de vie idyllique. Aussi, grâce à cette mise en place, nous comprenons pourquoi ce programme sur l'Ancien Monde est imbriqué dans le système éducatif et l'état d'esprit de Rami lorsqu'il doit aborder le premier jour d'école au Bois Etoilé. Ainsi, nous pouvons être mitigés comme enthousiastes à cette idée.

L'autrice nous propose une série de contes en soignant ses diverses transitions : nous basculons de l'un à l'autre en un enchainement logique qui nous permet de suivre le fil sans se perdre. Les thématiques sont abordées avec finesse, intelligence, mais Azelma utilise tous les outils à sa disposition pour retranscrire ses contes qui pourraient inspirer les fables. Une nouvelle de la Fontaine à sa manière ? Il est vrai que les morales soulevées, parfois donc avec les solutions débouchant sur le monde utopique de Rami et ses élèves, poussent à réfléchir et à s'interroger. Toutefois, tous les thèmes ne sont pas évidents et il faut parfois avoir l'estomac quelque peu accroché ; mais il est sans doute question d'une volonté de l'autrice de nous placer face à notre propre hypocrisie et décadence. Un uppercut qui ponctue notre lecture, interpelle et reste en mémoire.

Tout comme le titre le laisse à penser, l'absurde est bien souvent de mise, traitant des sujets tantôt avec humour, tantôt avec une étrangeté qui pousse le lecteur à s'interroger sur la pertinence du conte en lui-même et sur ce qu'il peut amener. Néanmoins, l'autrice sait rebondir avec ses différents personnages nés dans l'Utopie (Nouveau Monde ?) et les fait devenir nos propres interrogations et autres interventions. Rami est surtout là en guise de pont, joignant les faits de l'Histoire et de l'explication de ses échecs, et la translation, interprétation des enfants.

Enfants qui sont loin d'être toujours agréables, hérissés de piquants dans leur verbe qui peut mettre à mal notre égo d'individus du 21e siècle ! Par ailleurs, ils ont tendance à jouer sur les nerfs de leur instituteur qui doit garder son calme et, en soi, c'est un profond indicateur de sa qualité d'être humain, de cette nature qui ne peut changer malgré toutes les bonnes résolutions et l'évolution pluriséculaire. La colère, l'impatience, l'excitation, le rire, la joie, la tendresse… Ce qui peut, en outre, faire le propre de l'Homme.

Le fantastique reste assez présent, voire parfois la science-fiction, couplé à l'absurde que nous avons évoqué plus haut, afin de corroborer le dérouler des contes. C'est donc sans réelle surprise (ou presque) que nous rencontrons un chat qui parle, une énorme machine avec un marqueur géant voué à tracer une ligne sur le territoire de tout un pays, des Aliens… bien sûr, nous ne préciserons pas dans quel contexte ni intérêt tous ces protagonistes et objets s'imbriquent dans le récit.

Pour lire le reste de la chronique :
Lien : http://marmiteauxplumes.com/..
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