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Critique de Astucelivres


Un après-midi de déjeuner dominical familial, François Donge, un entrepreneur d'une petite ville de province dans l'Aube, est pris de violentes douleurs à l'estomac quelque temps après avoir bu son café. Chimiste de formation, il reconnait immédiatement les symptômes d'un empoisonnement à l'arsenic et comprend que sa femme Eugénie, dite Bébé, vient de commettre l'acte. Aidé de son frère Félix, il fait appel au médecin qui réussit avec des lavages en urgence à juguler l'intoxication et l'envoyer à temps à la clinique où il est traité pour ses hémorragies multiples. Bébé Donge est immédiatement arrêtée et, dans le plus grand calme, confesse son crime et la préméditation de l'acte, bouleversant le reste de la famille.
Alors que François récupère à l'hôpital, il tente de comprendre les motivations de sa femme et refait mentalement le parcours de leur vie commune, depuis leur rencontre à Royan une dizaine d'années auparavant, le rapide mariage qui suivit et sa triste nuit de noce, et leur installation en province. François réalise qu'il a été un mari entièrement tourné vers son travail, sa réussite sociale bourgeoise, et l'assouvissement de ses envies sexuelles auprès de ses nombreuses maitresses dès le début de son mariage pour combler l'évidente absence d'entente sur ce terrain avec Bébé. Très vite le couple avait décidé d'une entière liberté au seul prix de la franchise. Ils décidèrent malgré tout d'avoir un enfant, ce qui ne combla toutefois pas le vide de la vie de Bébé. Seule la fréquentation de Mlle Lambert avait semblé enjouer Bébé Donge, jusqu'au jour où François, excédé de son omniprésence autour de sa femme, la renvoie de leur demeure. Moment décisif qui lui apparaît dès lors comme la cristallisation de la résolution prise par sa femme de le tuer.
Sur son lit d'hôpital, il en vient petit à petit à comprendre l'enfermement insupportable, la « cruauté morale » dans laquelle il a tenu sa femme et lui pardonne son acte : il se sent en réalité le seul coupable de cette situation. Son entourage ne parvient pas à comprendre ce revirement et les angoisses profondes dans lesquelles il tombe à l'approche du procès de Bébé. Justifiant au tribunal son acte par l'acculement dans lequel elle s'est trouvée et le sentiment que pour que cela cesse « c'était elle ou lui qui devait mourir » — et considérant toutefois qu'un jeune enfant à plus besoin d'une mère que d'un père —, elle est finalement condamnée à cinq années de travaux forcés. François réussit à l'entrevoir à la sortie du procès et Bébé lui déclare froidement toute la haine qu'elle éprouve pour lui. Plus aimant qu'il ne fut jamais, il décide d'attendre sa sortie de prison.
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