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Critique de marina53


Octobre 1934, Violette Nozière, toute de noir vêtue, rouge aux lèvres, attend dans les couloirs d'un palais de justice...
Mars 1933, dans le quartier latin. La jeune femme rejoint son amie Maddy. Elle lui annonce alors une bien mauvaise nouvelle: elle a attrapé la syphilis, un "cadeau" de son ami Pierre. Afin de ne pas inquiéter ses parents, elle a demandé à son médecin de leur faire croire que c'est une maladie familiale. Les deux amies rejoignent dans un troquet deux hommes qui tombent sous le charme de Violette. Pour ne pas révéler sa vraie personnalité, elle leur ment en leur disant que ses parents ont une très belle position sociale, son père ingénieur et sa mère Première dame chez Paquin, un grand couturier, et qu'ils sont riches. Elle se fait raccompagner par l'un d'eux, là encore dans une très belle bâtisse et rentre chez elle où l'attendent ses parents. Sa mère se fâche aussitôt en apprenant la mauvaise nouvelle tandis que son père ne dit rien. le soir, dans son lit, elle pense à la vie dont elle rêve. Ayant laissé tomber les études, elle rêve de liberté et de luxe. Mais comment faire dans cette famille d'imbéciles et sans ambition? le lendemain, elle promet à sa mère d'être plus sage. Mais, bien vite les vieux démons ressurgissent. Bien qu'aimant ses parents, elle va tenter de les tuer... une première fois...

Violette Nozière déchaina le tout Paris des années 30. Jeune femme émancipée, avide de liberté et d'argent, elle a vendu son corps et commis quelques vols pour mener le train de vie qu'elle souhaitait. Dans une atmosphère familiale délétère, elle tentera de tuer ses parents en leur administrant une forte dose de comprimés et ouvrira le gaz. Sortis indemnes de cette première tentative, elle réessayera une seconde fois où son père trouvera la mort tandis que sa mère y survivra. Elle sera condamnée à mort en 1934, libérée en 45 et réhabilitée en 63.
Eddy Simon s'est emparé de cette tragique histoire, n'étant évidemment pas le premier (Claude Chabrol pour ne citer que lui), celle-ci ayant fait écho dans toute la France et de nombreux artistes de l'époque soutenant le jeune femme. Sans porter de jugement, il relate dans ce scénario rondement mené les faits tels qu'ils se sont déroulés et va droit au but. Il nous dresse le portrait d'une femme ambitieuse, sûre d'elle, mystérieuse, manipulatrice et frivole mais paradoxalement touchante. Camille Benyamina réussit un très joli travail, élégant, raffiné, au trait subtil et aux jeux d'ombre et de lumière saisissants. Elle nous plonge directement dans cette ambiance rétro, tantôt noire tantôt poétique.
Une biographie, quelques articles et des photos de l'époque à la fin de l'album pour une immersion totale...

Violette Nozière: Vilaine chérie... vilaine tout court...
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