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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Secret Six: Unhinged et il contient les épisodes 8 à 14 avec des scenarios de Gail Simone et des dessins de Nicola Scott (sauf l'épisode 8 dessiné par Carlos Rodriguez).

Dans ce tome, les Secret Six sont toujours composés de Scandal Savage (fille de Vandal Savage, et chef du groupe), Catman (Thomas Blake), Bane (le criminel qui a brisé la colonne vertébrale de Batman dans Batman: Knightfall : Broken Bat), Ragdoll (certainement le membre le plus dérangeant), Deadshot (ex-membre du Suicide Squad dans Showcase Presents - Suicide Squad 1) et Jeanette (nouveau personnage introduit dans le tome précédent).

Dans l'épisode 8, les Secret Six s'offrent une soirée de détente en ville et ils se sont promis de ne tuer personne. le jour même, Scandal croise par hasard Liana Kertzner (la stripteaseuse du tome précédent) en faisant ses courses. Et Floyd Lawton se demande s'il pourra ramener sa voiture de luxe intacte à la fin de la soirée. Bien sûr, un gang de rue s'intéresse rapidement à ce groupe de fêtards car ils veulent leur revanche sur ces individus qui les ont humiliés.

L'épisode 9 est consacré à Bane et Catman qui luttent contre l'injustice à Gotham juste après la mort de Batman dans Final Crisis. Ragdoll les accompagne et constate que ces 2 individus se posent des questions existentielles sur l'héritage de Batman et la personne qui devrait reprendre sa cagoule. Et pourquoi pas eux ?

Les épisodes 10 à 14 constituent une histoire complète. Les Secret Six sont engagés pour protéger un objet de pouvoir conservé dans une caisse jusqu'à ce qu'il soit acheminé dans une île. Ils se retrouvent bien vite divisés dans des camps opposés, pour ou contre leur employeur qui a des projets de refonte de la société dans la douleur.

La première chose qui fait plaisir à lire, c'est l'amour que Gail Simone porte à ses personnages. Dans ce tome, c'est Jeannette (son origine), Scandal Savage (l'acceptation du décès de sa bien aimée) et Ragdoll (de plus en plus inquiétant) qui bénéficient du meilleur traitement. La deuxième chose qui fait plaisir à lire, c'est que Simone sait insérer de nombreux clins d'oeil pour les fans, d'une manière tout à fait naturelle. Il faut le lire pour le croire : l'hommage à la série télé de Batman (avec Adam West), le pervertissement du costume de Robin, la participation de Wonder Woman (dont elle écrivait la série en même temps) et d'Artemis, la brève apparition de Nightwing, etc. La troisième chose qui fait plaisir, c'est que Simone n'oublie pas d'inclure des moments d'humour, d'autant plus efficaces que les personnages prennent de l'épaisseur. Enfin Gail Simone fait un effort pour créer un criminel avec des motivations qui sortent un peu de l'ordinaire, même si elles auraient nécessité un peu plus de sophistication.

Coté dessins, Nicola Scott a un style un peu rond (mais pas trop), un peu passepartout, mais avec assez de détails dans les visages, les costumes et les décors pour être agréable et au dessus de la moyenne. Les expressions faciales des uns et des autres sont plutôt nuancées et servent bien à rendre les émotions ambigües éprouvées par les personnages. Nicole Scott sait aussi bien dessiner des intérieurs de la vie ordinaire que des machineries d'anticipation, qu'une scène de bal au dix huitième siècle. Les scènes de combat dégagent vivacité, violence et danger comme on est en droit de l'attendre. On pourrait éventuellement lui reprocher d'insister sournoisement et vicieusement sur les visuels mettant en scène des femmes comme victimes potentielles de sévices sexuels. Bizarrement le scénario de Simone semble l'inciter dans cette voie de représentation des femmes en tant que victimes, alors que scénariste et dessinateur appartiennent toutes les 2 à la gente féminine et que Simone tenait un blog (women in refrigerators) pour lutter contre ce penchant très masculin.

Gail Simone et Nicola Scott savent rendre les personnages principaux assez attachants pour que le lecteur ait envie de connaître la suite. L'une comme l'autre ont gagné en savoir faire et en efficacité par rapport au tome précédent et le plaisir de la lecture s'en trouve augmenté. Mais l'une et l'autre continuent de se reposer sur des facilités qui empêchent l'histoire de s'élever au dessus de la catégorie du récit plaisant mais sans plus. Nicola Scott n'arrive pas encore à avoir assez de personnalité dans ses dessins pour éviter de faire appel aux instincts primaires du lectorat essentiellement mâle et adolescent. Gail Simone a du mal à rendre ses personnages vraiment méchants et irrécupérables (sauf Ragdoll) et elle use et abuse des dissensions au sein de l'équipe. Tout le monde se tire dessus ou se poignarde, et tout est quand même pardonné à la fin du récit.
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