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Critique de hanyrhauz


"Comme les amis sont chers, lui, il n'en a pas un, il est prêt à tout sacrifier pour s'en trouver plein..." Quand j'ai découvert le titre de ce roman d'Andrei Siniavski, j'ai pensé à cette chanson de Sanseverino. Association qui n'existe sûrement que dans ma tête, mais qui, à la lecture du roman, ne me semble pas si déconnante.

André-la-Poisse est le héros d'un anti-conte, une relecture inversée d'Hoffmann. La fée penchée sur son berceau ne lui aura apporté que des soucis. Il provoque les pires catastrophes autour de lui, auréolé d'une poisse légendaire qui tient à distance respectable tout autre être humain qui tiendrait à sa vie. Mais, il aura vu s'envoler le bégaiement qui lui nouait la gorge. Que vaut-il mieux alors ? Pouvoir parler sans difficulté mais ne plus avoir personne à qui déclarer son amour ? Ou alors déclarer son amour à tout va dans un bégaiement tenace ? A 6 ans, le petit André a bien vite choisi : il parlera sans heurt.
S'en suit alors la litanie mordante des malheurs d'André.

C'est bien écrit ! (Blague de niche, c'est pour compter ceux qui suivent). En refermant ce texte, c'est la première réflexion qui me vient. C'est élégant sans être précieux, le produit d'un esprit affûté qui manie le français avec malice. André, si placide, malgré les épreuves traversées, ne peut que faire sourire. Son rapport à la littérature, faire réfléchir auteurs en devenir et lecteurs confirmés. Car comme dans C'est bien écrit ! (Oui, c'était ça la blague), il y a une réflexion sur la création littéraire. "Sur papier, je suis tellement plus séduisant !" N'est-ce pas le tour de prestidigitateur de tout auteur de rendre les choses plus séduisantes qu'elles ne le sont ? "Discourons en silence avec le dos de nos livres dans notre bibliothèque. Vivons le jour, écrivons la nuit. Toutes les choses bien ont été écrites et s'écrivent nuitamment." On peut parier que c'est le cas de ce livre.
Continuons dans la démonstration. "J'entends dans mon dos la bouilloire qui entonne sa chanson vespérale. Sifflotant du nez. Des livres dans une bibliothèque, avec leurs dos dorés, une théière. Que souhaiter d'autre..." Rien d'autre que le plaisir de découvrir un livre de cet acabit.
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