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Critique de Crossroads


"Oh attention chérie, ça va couper."
La cité de la peur (1994).

Cédric Sire voit plus grand, plus loin, plus fort.
Il tranche, éviscère, charcute, martyrise...en beaucoup moins drôle, forcément.

J'aime le bonhomme.
J'aime son style, sa forte inclinaison musicale qui vous électrise tout autant que ses écrits.

Plat du jour : La saignée.
Couv' rouge sang, sobre, élégante, ça sent pas vraiment le voyage humanitaire, à vrai dire.

Ah le Dark Web.
Un univers impitoyable qui ferait passer Dallas pour la mélodie du bonheur.
Toutes les perversités s'y côtoient.
Une irrépressible envie de mater une bonne vieille séance de torture des familles en direct live, no problem, La Saignée est là pour ça. Jamais bien loin de sa soeur jumelle, la curée.
Tu casques quelques bitcoins et tu dégustes tranquillou...un peu moins que les funestes victimes, cependant.

Quentin Falconnier, il est pas content.
Flic, option cybercriminalité seconde langue, le gars mettra tout en oeuvre pour éradiquer ce fléau.
Estel Rochand, non plus, n'est pas jouasse.
Faut dire que c'est dans son ADN.
Ex-flic néo garde du corps, elle voue sa vie à la baston, la violence, le démembrement sur personne rarement consentante, enfin tout acte tempétueux susceptible d'apaiser son chaos intérieur.
Une bonne tête de vainqueur à la sinistre roue de l'infortune.

Comme d'hab', oserais-je, Cédric Sire m'a emballé sans me peser, on est pas assez intime.
Le style, tout comme le sujet, fait dans le cru, le tranchant, l'incisif.
C'est open bar de rage à tous les étages et pourtant j'en redemande car ici, contrairement à moult de ses écrits horrifico-fantastiques, l'auteur joue sur la plausibilité, la possibilité d'un mal à l'état pur qui sévirait dans les méandres dissolus d'une toile monstrueuse jamais rassasiée.

Si le script vous harponne, il le doit également à ses personnages fouillés, sombres, borderline, rarement nominés dans la catégorie bestfriendforlife. Éventuellement d'une hyène, et encore.

Cette Red Room n'attend désormais plus que vous.
Petit conseil préventif, mangez léger avant de pénétrer dans cette antre diabolique, vous me remercierez.

Triple pouce in the air à Babelio et aux éditions Fayard Noir pour cette dégustation 100 % arabica.
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