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Critique de Ziliz


Rwanda, printemps 1994.
Miliciens armés de machettes, de fusils, massacrant, pillant, violant.
« Entre les Hutu et les Tutsi, la déchirure est celle du quotidien, elle est intime. On dénonce ses voisins, on leur en veut, pour des disputes banales de récoltes, de bétail, de parcelles qui viennent s'ajouter au crime d'être tutsi, et le mobile n'en est que plus justifié. On les tue, parfois, par crainte d'être assassiné. On tue sa compagne ou son compagnon parce que son ethnie n'est pas la bonne. On glisse dans l'absurde. Nos mots de journalistes n'ont plus de sens. »

« En trois mois, notre pays s'était suicidé. (...) Des millions de réfugiés, d'assassins, de survivants se mêlaient dans les camps, parcouraient les routes. Certains revenaient chez eux, retrouvaient leur maison ; il était difficile de dire qu'ils retrouvaient un foyer. »

C'est toujours délicat d'émettre un jugement négatif sur un ouvrage qui traite d'un sujet grave, douloureux.
J'ai trop longtemps trouvé le texte froid et les personnages peu convaincants pour prétendre avoir été touchée par ce récit.
J'ai appris, ré-appris des choses sur ce terrible génocide rwandais : la responsabilité de la colonisation, la soudaineté du déclenchement des massacres, leur violence, l'impuissance de l'Onu...

Je retiendrai cette idée, car je me demande comment les reporters de guerre peuvent rester 'spectateurs' : « Quoi qu'elle ait vu, quoi qu'elle ait entendu, elle n'avait jamais posé son carnet. Ni en Afghanistan, ni en Somalie, ni ailleurs. Elle n'était jamais intervenue. Elle n'avait jamais saisi la main d'un enfant. Et elle comprit, quoique leur geste fût spontané, instinctif, irrémédiablement humain, que quelque chose s'était brisé. (...) Lorsque sa main s'était posée sur les yeux de cette enfant, elle était sortie du cadre qu'elle croyait s'être imposé. C'était ce qu'il fallait faire, mais ça changeait tout. »

▪️ Merci à Babelio et à Belfond.
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