AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jonquilla


Un grand merci tout d'abord à Babelio et aux Editions Traversede Bruxelles pour m'avoir offert ce magnifique livre que j'ai eu grand plaisir à lire en quelques jours pour ma première participation à Masse Critique. J'ai d'autant plus apprécié ces mots qu'ils ont suivi un voyage de trois mois que j'ai fait dans ces lointaines contrées en Colombie, Pérou et Equateur. Je ne suis pas allée dans la partie amazonienne de ces pays car il fallait faire le vaccin de la fièvre jaune et j'avoue que je n'ai pas osé. Mais ce texte me donne envie de retourner sur ces terres pour une découverte culturelle plus approfondie.

Cette histoire vraie a commencé en 2010 lorsque Benedicta de Smet, née en Patagonie et vivant en Belgique décide de partir pour « mourir ou revivre ». Elle sent un mal être et ressent le besoin de quitter les siens coûte que coûte pour se retrouver sur sa terre natale, elle qui est née de l'autre côté de l'Océan au Chili. . Elle pensait pourtant connaître le bonheur dans sa famille, son travail mais elle se rend compte que tout cela n'est qu'illusion et a besoin de s'évader pour comprendre et se ressourcer. Elle débarque au Nord du Pérou dans la région de Yutupis peuplée essentiellement d'indiens et hors de tout circuit touristique. Lors de son premier séjour qui dure six semaines, elle va vivre dans un petit village loin de tout où on accède par chaloupe et découvrir un monde à mille lieues du sien, ruiné par l'abattage des forêts et l'extraction minière. le village vit en quasi autarcie et l'alimentation est essentiellement composée de bananes plantain et de manioc. Benedicta est d'abord ignorée des habitants qui ne comprennent pas bien ce qu'elle fait là. Elle pensait trouver un coin de paradis et en fait, c'est une grande solitude qui l'attend pour ce premier retour aux sources. C'est le désenchantement et pourtant malgré une vie quotidienne monotone et solitaire au pays des moustiques, en pleine forêt vierge, elle s'obstine et vit au rythme des habitants dans une sorte de léthargie ennuyeuse et monotone où les moments de partage sont rares. Après avoir avalé une larve vivante, on lui donne le nom de Thïnkas qui signifie « Femme courageuse »

Elle fera un deuxième voyage en 2017 pour terminer sa quête spirituelle inaboutie commencée lors de son premier séjour en Amazonie péruvienne car « elle veut trouver sa place dans le monde ». Elle va rencontrer le chamanisme indigène en la personne d'une femme chamane et aller au bout d'un éprouvant voyage intime qui va exiger qu'elle aille au bout d'elle-même. C'est chez Casilda qui est également artiste peintre qu'elle va goûter à la boisson sacrée à partir d'une liane hallucinogène, l'Ayahuesca, la « liane de l'âme » qui permet la guérison. Il faut commencer par une diète de plusieurs jours puis le rituel commence. le corps doit être prêt pour recevoir la plante et entrer en contact avec le monde des esprits. Tout ce passage qui commence par une purification du corps est superbement bien décrit.

Ce livre est un véritable récit de voyage et m'a amenée bien loin d'ici. C'est tellement bien décrit qu'on a l'impression de voir un livre d'images devant les yeux. La vie des indiens vivant là est pas mal documentée mais parfois on reste un peu sur sa faim. J'ai bien aimé le passage étonnant des élections où l'on apprend que le candidat élu offrira un repas de viande à ses électeurs, « une bouchée divine ».

Au bout du texte, une auteure nouvelle est née mais que d'épreuves difficiles ! Son expérience qu'elle a choisi de partager est une véritable recherche au fond de soi, au bout de ses limites physiques et psychiques. C'est un voyage dont on ne revient pas indemne.

Lien : http://les-dromois-en-vadrou..
Commenter  J’apprécie          10



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten




{* *}