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Critique de CaroGalmard


Non, cette autobiographie de Patti Smith n'est pas réservée aux fans de rock, ni au New Yorkais, ni aux férus de photographies d'art provocantes, ni aux amateurs de poèmes de Rimbaud, ni aux inconditionnels des pattes d'eph.

J'avoue que je ne connaissais rien de Patti Smith avant d'ouvrir cet ouvrage.
Je ne connaissais rien non plus de Robert Mapplethorpe son âme soeur artistique.

On les découvre très esthètes, créant et s'entourant de beau, même avec leurs très maigres moyens à leurs débuts. On les découvre très nourris de littérature classique, plus que de nourritures terrestres.
On les découvre attentifs à leur apparence, non parce qu'ils sont superficiels, mais au contraire parce que le moindre détail de leur tenue vestimentaire transcrit ce qu'ils sont.
On les découvre dans des logements exigus, sales, en fouillis, sans douche, sans cuisine, à compter le moindre cent pour se payer un café, voire chaparder un steack et le planquer au fond de la poche d'un vieux manteau pour combler une petite anémie.
On les découvre découvrir leur identité sexuelle et artistique, avec les combats intérieurs que cela engendre.
On les découvre avec des artistes célèbres, qu'ils croisent dans le New York début 70 : Jimmy Hendrix, Andy Warhol, des tas de poètes, musiciens, acteurs de la scène alternative.
On les découvre sensibles aux signes du destin, aux dates, aux petites amulettes et aux rêves inspirants, avec ou sans substances illicites.

J'ai vraiment apprécié cette plongée dans la vie de ces deux artistes, qui ont marqué leur époque autant que l'époque les aura marqués.

Au delà de ces 2 existences artistiques, ce roman pourrait servir de base à un sujet de dissertation de philosophie : "qu'est-ce qu'un artiste ?"
Patti sait qu'elle est une artiste dès qu'elle décide de quitter sa bourgade pour monter à New York, mais elle ne sait pas encore en quoi elle va réaliser son destin d'artiste : dessin, poésie, chanson...les choses se font au fur et à mesure de sa ténacité et des rencontres. Entre temps il faut survivre avec un boulot de vendeuse, et veiller à ce qu'il ne pompe pas l'énergie, ni n'éteigne l'envie.
Robert quant à lui est un artiste aussi : du bricolage, collage, puis des photographies. Il vise la haute bourgeoisie/artistique New New-yorkaise.
Et ces deux fortes personnalité, par leur duo amoureux/artistique, veillent l'un sur l'autre, se poussent l'un et l'autre dans les moments difficiles et s'applaudissent l'un et l'autre dans les moments de triomphe.

J'ai adoré (et eux aussi apparemment) la période qu'ils ont vécue à l'hôtel Chelsea : La Bohème d'Aznavour version New York, peuplée de stars oubliées ou pas encore connues, d'artistes en perdition ou déperdition, d'oiseaux de nuit un peu paumés, un peu drogués, un peu célèbres.

Certes depuis j'ai regardé par curiosité les photos De Robert et écouté la musique et les textes de Patti : ce n'est pas mon univers, mais je suis ravie d'en savoir plus sur ces personnes d'exception qui s'avaient vivre de rien et exister en tout à chaque instant.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Prévoyez à proximité un petit plan de New York et le cas échéant une carte de France pour situer Charleville Mézières. D'ailleurs je recommande les Ardennes, département peu connu, pour un week-end bucolique et poétique. Prévoyez aussi la possibilité de consulter internet pour regarder certaines biographies des personnages cités, et écouter les chansons de Patti Smith.

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