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Critique de Presence


Ce tome regroupe les 5 épisodes de la minisérie du même nom, parus en 2011. Cette histoire se déroule pendant la période couverte par Batman incorporated.

En 1881, les 3 familles les plus riches de Gotham travaillent ensemble pour développer et rénover la ville ; Alan Wayne assurant la coordination entre les différentes parties. Leur projet passe par la construction de 3 ponts permettant de relier le centre de Gotham aux terrains alentours. le travail est confié à 2 demi-frères. de nos jours, Batman (Dick Grayson) est sur la piste d'un chargement d'explosifs (Semtex) introduit de manière illégale à Gotham. Il est en train de cuisiner un intermédiaire qui lui apprend que la cargaison a transité par les mains de Theodore Cobblepot (Penguin) quand une charge explose au pied de l'un des 3 ponts susmentionnés. Batman lâche le malfrat et il s'empresse d'aller aider les secours à sauver les victimes de la noyade. L'enquête s'annonce ardue et il va avoir besoin de l'aide de Red Robin (Tim Drake), Robin (Damian Wayne), et Black Bat (Cassandra Cain, ex- Batgirl)

Le scénario a été conçu par Scott Snyder (qui a repris la série Batman à partir de Sombre reflet) et Kyle Higgins, ce dernier assurant également les dialogues en collaboration avec Ryan Parrott. Les épisodes 1 à 3 et 5 sont illustrés par Trevor McCarthy ; l'épisode 4 est dessiné par Dustin Nguyen et Derec Donovan. Ce n'est pas la première fois que DC Comics essaye de mettre en perspective l'architecture de Gotham, l'historique de son développement urbanistique et l'influence correspondante sur Batman. Cette nouvelle variation est bien construite et captivante. La partie se déroulant à la fin du dix-neuvième siècle est racontée au travers du journal de l'un des 2 architectes, concepteurs des ponts et de quelques immeubles de grandes hauteurs. Son point de vue est assez original car il mêle à la fois l'évolution de la relation qu'il entretient avec son demi-frère, et la perception qu'il a de ses commanditaires. Pour ce qui est de la partie se déroulant dans le présent, Snyder et Higgins réussissent à faire passer le fait que Dick Grayson n'est pas Bruce Wayne. En outre ils construisent la recherche d'indices sur un travail collaboratif convaincant entre Batman, Red Robin, Robin et Black Bat. Cette approche change des histoires habituelles de Batman et la dynamique qui s'établit entre les 4 personnages est tout à fait organique, en rien artificielle.

Les 4 épisodes dessinés par Trevor McCarthy sont magnifiques. Il utilise un encrage assez soutenu avec une bonne maîtrise des aplats noir pour conférer une forte densité à chaque matière. Il n'hésite pas à se servir de formes abstraites pour figurer quelques décors, toujours à base d'aplats de noir, sans abuser de cette technique. Les décors disposent de détails qui assoient fortement l'ambiance et le lieu de chaque scène. Il choisit de rendre les visages dans un mélange de réalisme associé à une pointe de cartoon qui évite aux personnages de tomber dans une sinistrose déprimante : ils sont à la fois animés par une forte vitalité, tout en étant malgré tout sérieux (toujours grâce aux aplats de noir). Les visions du Gotham au dix-neuvième siècle sont enchanteresses car McCarthy dessine des tenues d'époque, dans des pièces meublées à l'avenant.

Cette histoire contient une forte teneur en divertissement grâce à un scénario qui sort des sentiers battus et des illustrations dotées d'une forte personnalité. Pour gagner une cinquième étoile, il aurait fallu une histoire qui ne serve pas qu'à développer un historique de Gotham dont la pérennité dans la continuité de Batman est sujette à caution (combien de scénaristes y feront référence ? et combien de temps restera-t-elle valide ?).
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