Citations sur Love in Dream, tome 1 : Connexion (22)
Je me retourne, l’homme qui habite la moindre de mes pensées depuis des jours est là. Le monde s’arrête quand nos regards se trouvent, nous nous jaugeons en silence. J’ignore lequel de nous amorce le premier geste mais il ne nous faut que quelques secondes pour faire disparaître la distance qui nous sépare.
Nos regards se trouvent et je suis hypnotisée. Absorbée toute entière par son visage, savant mélange entre finesse et virilité, j’ai l’impression d’être un fil tendu juste au-dessus d’un gouffre. Au moindre mouvement, je vais m’écraser pitoyablement, alors je reste immobile à le regarder pendant une petite éternité
Sous le flot de la douche froide, mes yeux se mettent à me brûler et pour la première fois depuis une éternité, je pleure comme un gosse. J’ai été élevé dans le culte de l’homme fort qui ne montre jamais ses émotions. Mais je suis incapable de les réprimer, c’est comme si toutes les larmes que j’ai contenues pendant des années se déversaient d’un seul coup.
"Il sait que je déteste attendre mais il s’en moque. C’est sa façon de me ramener les pieds sur terre, me rappelant ainsi que je ne peux pas toujours tout contrôler.
Au fur et à mesure, une intense émotion la submerge. Ses yeux vert se voilent, sa respiration s’accélère, comme si elle revivait les scènes de son passé. La profondeur de son récit est troublante. Elle n’y mettrait pas plus d’intensité si elle était en train de le vivre.
Lui exprimer simplement à quel point je l’aime me terrifie, comme si le dire pouvait faire disparaître les sensations.
C’est ridicule mais les mots restent coincés dans ma gorge. Même avec Jack, j’en ai toujours été incapable et je le regrette amèrement aujourd’hui. Leur livrer mon cœur est ma limite infranchissable.
Le seul endroit où je laisse libre cours mes émotions, sans tabou : mes livres.
Sauf que le destin a décidé de te mettre sur mon chemin et tu es venu mettre le foutoir dans ma tête. Même si j’ai du mal à comprendre comment un lien aussi intense qu’indéfinissable nous unit, il existe et je suis incapable de m’y opposer.
Il glisse sa main sur mon ventre et me serre contre lui. Dans son geste transparaît toute la force de son désespoir. Il chuchote à mon oreille alors que son souffle chaud me donne des frissons :
− Oh mon amour, j’ai cru t’avoir perdue !
Je sais exactement ce qu’il ressent. La même souffrance m’a brûlé le cœur au fer rouge.
Je suis perdu. Elle est devenue une composante immuable de ma vie. Celle vers qui je me tourne pour trouver un refuge, un apaisement. Si elle disparaît, je n’ai plus rien pour lequel me battre. Je suis condamné à errer sans but précis, sans inspiration. Elle est ma moitié. Mon complément. Mon équilibre.
Et c’est comme si, avec ces simples paroles, elle m’ouvrait la porte d’un univers dont elle ne m’avait jamais révélé l’existence. Elle décrit tout ce dont elle se souvient avec ses yeux d’artiste : les décors irréels, la démesure, la multitude de paysages aussi différents que la glace et le feu…