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Critique de christinebeausson


Troublante, très troublante cette lecture ....
Un changement de police de caractères ...
et deux visions des événements :

"mais le Sinistre les rassure par de lénifiantes promesses : nous allons examiner ce qui doit être examiné, nous allons corriger ce qui doit être corrigé." ...
et "je parcours ton visage de baisers. Puis je m'en éloigne pour te contempler à la bonne distance." ...

" nous n'avons pas peur, nous n'avons pas peur, nous ne craignons que Dieu ! Crient les jeunes à la cité Ettadhamen" ...
et "partir de tes chevilles, remonter lentement cette djellaba." ...

"à bas la dictature ! du pain et de la dignité ! Assez du Sinistre !" ....
et "le pays est à feu, et moi je découvre le bonheur, je me réduis dans tes bras, je suis aux anges." ...

et "il n'y a de Dieu qu'Allah. le Sinistre est l'ennemi de Dieu." ....
Deux histoires se chevauchent ... la révolution qui gronde ... et la naissance d'un amour .... la communication au milieu de tout ça facilitée par la face de bouc, ( ou grâce à ?).

Un opéra rythme les pages du livre, Didon et Énée, de Purcell, son texte agrémente en parallèle la situation du couple formé par Élie et Alyssa.

Qu'en penser au milieu de tout ça ?
Ce n'est pas une oeuvre littéraire, les styles se mélangent,
Le côté romanesque devient vite un peu lassant, avec les distances obligatoires liées au respect de la culture et des traditions de la Tunisie ... mais cela devient vite un peu trop voyeur à mon goût.
Le côté reportage qui petit à petit prend plus de poids au plus près du feu de la révolution qui couve, mais le texte reste un accompagnement d'un film essayant de retracer les événements, donc bref, concis, presque télégraphique ... cela devient vite un peu trop succinct, un peu trop partiel et simpliste.
L'histoire est racontée au travers de cet opéra qui est le fil conducteur de l'évolution des sentiments des uns et des autres, cela se veut certainement une aide à la compréhension des sentiments des uns et des autres ... mais cela reste pour moi vraiment obscur et sans grand intérêt ... peut être mon inculture sur l'oeuvre est elle responsable de ce désintérêt.

Des slogans demeurent "on a dégagé le dictateur, dégageons la dictature", "Vous avez volé la richesse, vous n'allez pas voler la Révolution."

Un bilan de lecture très mitigé, pour ma part un livre qui est passé à côté de ce qui me semblait intéressant à savoir, la découverte par un peuple de sa puissance à faire dégager les tenants d'un pouvoir qu'ils avaient confisqué, et la confrontation entre deux êtres que tout opposait, la culture, la tradition, les moeurs et qui ont cru avoir découvert le grand amour.

Ce qu'il en reste ... un bilan comme un autre ... Avant tout ce qui n'était pas autorisé était interdit .... aujourd'hui tout ce qui n'est pas interdit est autorisé ... une conclusion comme une autre ... Cela ne suffit pas à l'épanouissement d'un individu ... même si cela y contribue et que ça peut changer la vie !
PS
Merci à Babelio et aux éditions M.E.O pour cet envoi dans le cadre de masse critique
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