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Critique de LisaGiraudTaylor


C'est un avis très mitigé, très paradoxal...

Ce livre est à la fois une bonne et une lecture banale.

Le postulat de départ est qu'une partie de l'humanité a embarqué sur l'immense vaisseau-arche le Mathilda (en référence au Clotilda, dernier navire négrier, je suppose) composé de vingt-six ponts numérotés de A à Z. A la conquête de la Terre promise, ces migrants ont quitté la Terre et voguent vers leurs destins. A bord, les haut-pontiers (riche, blanc, etc.) et les bas-pontiers (noir, homosexuel, etc.). Au milieu, les gardes qui humilient sauvagement (parfois) les bas-pontiers et protègent le grand chef à plume.
Parmi les ponts inférieurs, il y a Aster, une jeune personne noire, transgenre, à la fois guérisseux(se), apprenti(e)-médecin, asocial(e), privé(e) de son appareil "de reproduction", qui traîne le poids de la disparition tragique et inexpliquée de sa mère, 25 ans plus tôt ; autour d'elle, Gisèle, sa meilleure copine (qui subit les affres des gardes), Mélusine (qui lui sert de "mama" sans en avoir l'envie) et Théo, le "chirurgien", bâtard haut-pontier, avec qui elle entretient, au fil des pages une histoire d'amitié/amour un brin étonnante.

L'idée m'a attiré... puis, l'intrigue s'est imposée à moi... une seule... comprendre pourquoi sa mère s'est suicidée à partir de ses carnets intimes, codés (mais, bon pas tant que ça!).
La réponse arrivera, bien sûr, mais ce n'est pas ce qui sera le plus important à savoir car, personnellement, j'ai décroché sur cette partie... Cela aurait pu, même, m'inciter à renoncer à la suite.

Parce que ce roman, comme mon avis, est pour moi, paradoxal. D'un côté, il est très intéressant, de l'autre, lent, brouillon et il est très facile de l'abandonner ; cela serait dommage car les trois chapitres tenus par les trois autres protagonistes (Théo, Mélusine, Gisèle) sont excellents et m'ont arraché les tripes.

Car, au final, malgré les hauts et bas, le manque d'intrigue, le côté un peu brouillon, stéréotypé et les ponts (d'où la thématique de l'union fait la force qui est une réalité... dans toutes les guerres, il a été noté cette propension à ce qu'un petit groupe d'hommes arrivent à contrôler la masse par manque de rébellion et d'union), ce roman est bouleversant par touche.

Parce qu'il parle de racisme social, ethnique, éthique, de religion et de viols, de banalisation sexuelle, d'esclavage, de pauvres et de riches, d'amour et de haine, bref, de la vie.

L'incivilité des Fantômes est le reflet d'une société, la nôtre ; celle qui est au bord du précipice et qui menace de nous entraîner vers l'abîme... car, nous, contrairement aux personnages du livre, nous n'avons pas de Mathilda... Même injustement répartie...
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