Être chasseur ou gibier. Tout est affaire de choix et d’opportunité. Eux ont tranché, et de cet avantage découle leur position. Des quatre sentiers perpendiculaires à ce tronçon de la N5, ils ont élu celui bordé de peupliers. Une fissure qu’aucun lampadaire ne vient éclairer, ouverte tout exprès dans la verdure pour les dissimuler.
On avait imaginé des choses grandioses, des plans machiavéliques, une intelligence hors norme, une fuite à l’étranger, l’implication de gens du voyage, toujours à l’affût, toujours en mouvement, loin à l’heure qu’il est et qu’on ne rattrapera jamais. Un gars malin, retors, diabolique, qu’on voulait mort alors que tu l’étais déjà. Personne pour se venger, te faire la peau, réparer l’honneur volé à cinq taulards par passe contre le carrelage tiède d’une douche et un filet de sang grossissant entre tes jambes écartées. Sac à merde.
Être chasseur ou gibier. Tout est affaire de choix et d’opportunité. Eux ont tranché et de cet avantage, découle leur position.
Une parade nuptiale faite de dérapages contrôlés, de parfum de caoutchouc brûlé. Grisés d’eux-mêmes, remplis des autres et de leur propre ivresse, ils n’ont peur de rien, la vie est belle, la route est là. La fête approche.