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Critique de Ambages


« Les hommes une nuit d'horreur, inventèrent l'art »
Une petite phrase qui vous fait frissonner ? Alors bienvenue dans le monde de José Carlos Somoza et vous ne regarderez plus un Rembrandt de la même manière.

« Vous savez ce qu'est l'art hyperdramatique, détective ?
Je dirais que ce sont des personnes qui restent immobiles et dont les autres disent que ce sont des peintures, non ? Répondit-il
C'est tout le contraire. Ce sont des peintures qui bougent parfois et ressemblent à des personnes. Ce n'est pas une question de terminologie, mais de points de vue, et c'est celui que nous avons adopté à la Fondation. »
Voici en quelques lignes la dialectique du roman. Surtout quand une « toile » est découpée par un tueur... Qu'a-t-il découpé ? Une toile ou un individu ? C'est in fine la question que pose Somoza tout au long de son roman : « Mais qu'est-ce qu'un individu aujourd'hui ? »

Un Roman passionnant sur l'art : acheteurs, vendeurs, peintres, Maîtres disent certains, fondations pour promouvoir l'art et leurs arrières pensées vénales... et les toiles humaines, tendues pour donner ce que le Maître attend. Clara, pour ne citer qu'elle est touchante et excite notre curiosité, car elle vit l'art et tente de faire comprendre le point de vue de la « toile »: « Chaque fois que je suis un tableau, c'est comme si j'accouchais de moi-même, tu comprends ? » Oui Clara, j'ai compris jusqu'où vous pouviez aller pour l'art.

Un Roman dont l'intrigue policière tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière ligne.

Les deux se mariant à merveille.

Cet auteur est ''fantastique'', à tous les points de vue. J'ai adoré tellement de mots, de pensées, difficile de choisir un extrait, peut-être celui-ci que je trouve magnifique :

« L'obscurité est peuplée de choses : formes, odeurs, pensées... Et observez la lumière de cet après-midi d'été. Diriez-vous qu'elle est pure ? Regardez-là bien. Je ne parle pas que des ombres. Regardez entre les fentes de la lumière. Vous voyez les petits grumeaux de ténèbres ? La lumière est brodée sur une toile très obscure mais c'est difficile à voir. Il faut mûrir. Quand nous mûrissons, nous comprenons enfin que la vérité est un point intermédiaire. C'est comme si nos yeux s'accoutumaient à la vie. Nous comprenons que le jour et la nuit, et peut-être la vie et la mort, ne sont que des degrés d'un même clair-obscur. Nous découvrons que la vérité, la seule qui mérite ce nom, est la pénombre. »

Un Roman à regarder.
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