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Critique de Nat_85


Je remercie Olivier SORIN pour l'envoi de son roman » le nombril de Solveig « paru en ce printemps 2020 aux éditions Des Lacs.
Cette histoire part d'une banale rencontre entre Standor, un quadra brocanteur et spécialiste en appareils photos argentiques, et Solveig, une jeune femme mystérieuse, dans les allées d'un Monoprix parisien. C'est précisément devant le rayon du thon à la catalane que la magie va opérer.
p. 16 : » – Demain… 19 heures… Monsieur 64… «
Il n'en fallait pas plus pour destabiliser et extirper Standor de sa mélancolie et de sa solitude.
p. 21 » Comment une rencontre aussi furtive avait bien pu chambouler une vie aussi ancrée dans une lassitude ordonnée ? «
Malgré tous les espoirs misés dans cette rencontre improbable, Solveig ne tiendra pas sa promesse. Mais passée la déception, Standor se délecte presque de cet état de latence, persuadé de voir réapparaître sa muse tôt ou tard.
p. 32 : » A cette heure, elle était le plus joli des vides et le plus merveilleux des manques. «
Une année était passée avant que Standor ne se décide à traverser la méditerranée pour se rendre à la jouteya, le marché aux puces marocains, afin d'y dénicher tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un appareil photo. En approchant du stand d'une Berbère, Standor va y trouver l'objet qu'il convoitait depuis le début de son escapade.
p. 42 : » […] il était à mille lieues de s'imaginer que sa consolation se nichait dans une vieille pellicule argentique 6×6 enchâssée dans le réceptacle de cet appareil photographique russe de 1951 dont il venait de faire l'acquisition de l'autre côté de la Méditerranée. «
Quelle n'est pas sa surprise lorsque, au retour de son voyage, il fait développer les clichés.
p. 59 : » Dans un panorama incongru, le corps et le visage incrustés dans ce décor des années 1980 étaient ceux de Solveig. «
Sur cette photo, la jeune femme tient une pancarte, indiquant un lieu et une date de rendez-vous. Pour Standor il n'y a plus aucun doute, Solveig n'est pas un mirage. Elle souhaite le revoir. Elle tiendra sa promesse cette fois-ci, mais pour combien de temps ? Solveig se volatilisera à nouveau, laissant Standor entre espoir et attente, ne sachant comment interpréter le comportement de la jeune femme. Fuite volontaire ou enlèvement, Standor mettra tout en oeuvre pour la retrouver puisqu'elle est son évidence…
p. 87 : » La trace en pointillée de Solveig écorchait cette envie irrépressible d'amour continu ; un destin de solitudes plurielles et de saisons tronquées lui étaient promis, un destin d'alternances d'aurores et de crépuscules en proie à de terribles incertitudes. «
Qu'est-ce qui peut bien pousser un homme à tant de ténacité, d'abnégation et de patience ? L'amour, tout simplement. Et bien que cet amour inconditionnel fasse résonner en lui ses propres fêlures, il est guidé par ce besoin irrépressible de l'attendre.
p. 148 : » Standor était juste un être fissuré, partagé entre une ambition légitime et l'abattement objectif de ne pas avoir les moyens de la réaliser. Un homme simplement écartelé, bifide, qui croyait à l'amour non pas par dogmatisme mais seulement parce qu'il l'avait rencontré. «
Ce roman n'est pas un roman à l'eau de rose, loin de là ! C'est la quête de cet amour et plus particulièrement l'inlassable espoir de celui-ci qui rend l'histoire profondément singulière et touchante. Dans une société de l'instantané, ce roman bouscule nos certitudes. le lecteur s'attache aux personnages et subit une tension continue à la lecture de ce roman cadencé par maints rebondissements.
La richesse de l'écriture associée à la force poétique font de ce roman une réussite littéraire.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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