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Critique de Charybde2


Verve ravageuse, terrifiante et enjouée métaphore de la violence politique et humaine satisfaite d'elle-même.

Troisième roman du touche-à-tout iconoclaste russe, publié en 2002, "La glace" développe la "manière Sorokine" déjà bien expérimentée dans le "Le lard bleu" précédemment.

Récit en deux parties qui voit d'abord, dans la Russie contemporaine, les membres d'une secte pour le moins étonnante s'en prendre à des "victimes" qu'ils cherchent à "révéler" à grands coups de marteaux de glace dans la poitrine. Bonheur à ceux dont le coeur ou les poumons révèlent alors, sous les coups, un nom intime, dans un souffle involontaire : ils rejoindront la secte, malgré leur incompréhension initiale, et connaîtront la félicité. Malheur aux autres, dont les cadavres martelés et éclatés seront simplement abandonnés sur place.

La suite du récit, à la première personne, retrace la genèse et la jeunesse de la secte, depuis 1943 et l'évacuation d'une jeune Russe déportée vers un camp de travail en Allemagne, où des SS déjà affiliés, usant de cette même méthode d'extraction déjà éprouvée, la révèleront à elle-même, et lui permettront de poursuivre son récit jusqu'à sa conclusion, dans la Russie contemporaine.

Plutôt qu'une simple dénonciation du phénomène des sectes religieuses et millénaristes, une verve ravageuse au service d'une terrifiante et enjouée métaphore de la violence politique et humaine satisfaite d'elle-même.
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