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Critique de Bookinista


Un défi… ce petit livre de 65 pages.
Au commencement, j'ai découvert une sorte de fable de la Fontaine mettant en scène un Héron et un Cabotin se défiant dans une chorégraphie dont j'ai beaucoup apprécié la description. Je croyais que l'histoire était lancée et que j'allais poursuivre avec ce livre les aventures sédentaires de ces deux olibrius dans leur asile de fous, décrites par le narrateur, en visite dans cet asile. Cela me plaisait bien.
"Et son pied de se soulever davantage, lentement, tremblotant, jusqu'à ce que la cheville atteigne à la hauteur du genou gauche. Alors, avec une extraordinaire dignité, il redressa les épaules, le buste, le front. Il était droit comme un cierge. Ses bras longeaient ses flancs avec une irréprochable rigidité de garde-à-vous. L'Acteur était devenu le Héron." (p.20) J'étais fascinée par ce Héron, et son duel avec le Cabotin.

Mais que nenni.
En passant au chapitre suivant, le récit nous transporte 13 ans plus tôt, quand le narrateur, Gaétan, se prépare pour l'enterrement de son ami Coco, un « raté » total, qui n'a jamais rien réussi dans sa vie comme nous l'apprend Gaétan (de façon surprenante et peu gratifiante, ai-je trouvé, pour parler d'un ami et qui plus est d'un ami mort). La phrase-clé vint plus tard : "Coco avait passé sa vie occupé à se rendre jusqu'au mur." (p.43)
D'ailleurs, les quelques amis de Coco ou sa famille ne veulent pas se partager ses quelques dessins ou peintures affreuses.
Dans ce chapitre, deux bizarreries dans le récit m'ont frappée. L'une porte sur cette phrase, très énigmatique : "Nous faisons ensemble la queue à une quincaillerie ; je lui demande ce qu'il dissimule sous son veston ; et il porte une cravate bleue." (p.30) je me suis crue plongée dans quelque oeuvre surréaliste… on dirait du Dali.
L'autre concerne « son navrant dégât » que Coco a nettoyé chez Gaétan : j'ai eu beau relire le texte, pas trouvé d'explication à ce dégât… mystère.

Ensuite, brusquement, je n'ai plus rien compris au récit.

Voici que dans le carnet à dessins de Coco, Gaétan découvre le texte sur le Héron, soit ce que nous avons lu en premier chapitre ( !). Puis il y a l'histoire du voyage en bus et de la petite fille sans bras… Et soudain on découvre que le narrateur s'adresse à une Mademoiselle qui est la fille de feu Coco.
Personnellement, pardonnez-moi l'expression triviale, mais bien que le récit ne s'étale que sur 60 pages, j'étais complètement larguée dans l'histoire. J'ai dû relire deux fois le livre pour y voir plus clair, et mieux apprécier l'enchaînement. Et encore, cela reste brumeux… Ah, quelle entourloupe nous a fait l'auteur autour de son "Je faussement narratif" (p.64).

D'où la parfaite transition avec la postface d'Alberto Manguel, dont je réalise à présent la justesse du titre : « L'angoisse du lecteur » !

Y-a-t-il une morale dans la fable L'angoisse du Héron ?
La toute fin du récit ne se prête pas à l'optimisme… : « On n'a pas toujours ce qu'on souhaite. » (…) Car, l'enfer doit ressembler à ceci, Mademoiselle, qu'au début, tous nos désirs semblent soudain se réaliser. le Diable peut vaquer tranquillement à autre chose. Il n'a qu'à les laisser suivre leur cours. » (p.57 : dernière phrase du récit)

Merci à masse critique de Babelio et aux Editions Escampette pour cette périlleuse lecture !.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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