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Critique de Diabolau


Dès que j'ai vu que l'ami Soulier se frottait à la seconde guerre mondiale, j'ai su que je ne traînerais pas à le lire : je le savais plus qu'à l'aise sur le thriller/polar/noir, j'étais curieux de le voir à l'oeuvre dans un de mes genres de prédilection, l'historique. Aussi, je confesse que le gredin a doublé pas mal de monde dans ma pile à lire, mais après tout ce n'est qu'une novella, donc ça n'a pas retardé grand-chose… et qui plus est, une novella torchée en un temps record, puisque ça se lit sans faim.
Pas grand-chose à redire encore une fois sur ce coup-là sans entrer dans le jeu du chipotage, ce à quoi je me refuse par principe. Pas grand-chose à dire tout court, non plus, car le problème quand on chronique une novella, c'est qu'on a vite fait de la divulgâcher.
Mais tout de même : quel style fleuri et imagé (on le savait déjà) et quel sens de l'ambiance (oui, on le savait déjà aussi, désolé). Un huis-clos où le côté oppressant et l'effroyable promiscuité d'un sous-marin sont admirablement rendus. On sent au passage que le gaillard s'est solidement documenté, assez pour nous absorber encore plus dans cette ambiance authentique de mort humide et de cercueil de ferraille, sans jamais tomber dans le piège du cours d'hydrodynamique ou de balistique sous-marine.
Concernant la description des délicieux symptômes dont souffrent ces aimables sous-mariniers, tout comme le simple fait de parler de poux peut vous faire vous gratter la tête, vous risquez en lisant ces lignes de commencer à vous excorier avant même d'avoir été piqués par ces saloperies de moustiques.
Les personnages, eux-aussi, sont terriblement crédibles. Que ce soit le narrateur et sa culpabilité, Kuhne et sa foi inébranlable en Dieu et en le Führer (la contradiction passe comme une lettre à la poste), les abrutis de bidasses décérébrés ou le malheureux bouc-émissaire, grand classique de la littérature maritime, qui est ici parfaitement exploité.
Pas de gonzesse ici, à part pour en rêver. Ça sent la mâle testostérone, le cambouis, la sueur et la crasse. La connerie, aussi ! On termine donc sur une bonne dose de misanthropie, qui m'a un peu rappelé cette phrase de Christophe Colomb : « l'enfer et le paradis sont terrestres. Nous les emmenons avec nous partout où nous allons. »
J'ai eu une impression d'inachevé, à la fin. J'ai d'abord cru que j'avais été déçu par la chute que j'attendais plus spectaculaire pour faire honneur à un tel texte. Mais avec 24 heures de recul, je pense que c'était en fait la seule fin possible. Non, inutile de continuer à chercher : je n'ai décidément rien à reprocher à ce texte.
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