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Critique de jcjc352


Un début assez long, asthmatique, interminable qui n'incite pas du tout à poursuivre la lecture. Celui qui passe le cap… n'en ressort pas indemne… All that for this?
Lourdeur et lassitude engendrées d'entrée par les aventures enchaînées de papa Davina ( ce qui m' a fait penser au gym tonic télévisé des années 80… oui je sais mais c'est de la faute à l'humour pince sans rire de Soyinka si d'humour on peut parler) toutes aussi loufoques, humoristiques jaunâtres et inénarrables qui mènent rapidement à des crampes de zygomatiques. Une forme de stakhanovisme humoristique (un peu comme celui qu'on rencontre actuellement à la télé) qui veut que chaque phrase soit ponctuée de sel d'esprit, peut-être confondu par Wole Soyinka avec l'esprit de sel qui lui par contre, décape.
Ensuite une phrase en amenant une autre on se perd dans des pensées métaphysiques mais teintées de pragmatisme pas toujours claires des personnages et des souvenirs en veux-tu en voilà, ou aussi réminiscences affectives qui n'ont pas ou peu d'intérêt.
Ensuite, ensuite, ensuite rebelote pour les autres personnages, tous plus poilants que les autres, sans qu'on sache très bien où va la narration et ce jusqu'aux pages 300 et quelques du bouquin! c'est trop long Monsieur le Nobel! Est-ce un traité de politique africaine plus précisément nigériane? Un polar ethnique? Une apologie du syncrétisme religieux africain ou alors un roman d'espionnage satirique à tendance terroriste voir maffieuse?
Non car en fait page 300 et quelques on s'achemine vers un contenu politico-policier- mortuaire, un imbroglio à l'africaine par facile à comprendre et Wole Soyinka, après un sursaut de l'intrigue, sombre encore dans le détail folklorique ennuyeux.
En passant, coup d'oeil à la page 111 et là la page reflète l'ensemble du bouquin et mérite le prix. C'est confus, alambiqué et terne! C'est confus, alambiqué et terne! C'est confus, alambiqué et terne! (re)
Le style d'écriture ne correspond pas à l'humour voulu de l'auteur: il manque de légèreté et les redondances accentuent l'alourdissement du texte. On s'enfonce dans le détail qui ne parle pas au lecteur surtout lorsque Wole Soyinka nous sort ces petites locutions latines pour clerc de notaire (able) et petits mots charmants folkloriques du cru nigérian.
le ton est sentencieux et la phrase longue et compliquée toujours en train d'expliquer l'inexplicable dont on se contrefout et qui imprégné de «nigérianisme» n'interpelle pas le lecteur occidental. Une recherche de la petite précision supplémentaire, mais surtout du détail présumé intéressant mais qui ne l'est pas.
L'originalité nigériane a du mal a intéresser. le verbe lui-même est recherché voire soutenu en contraste avec le contexte bien que l'action se situe dans les hautes sphères de la société nigériane.
Une farce nous dit l'éditeur! Non! Car une farce est de préférence pétillante ou/et grinçante. Wole Soyinka n'est ni l'un ni l'autre il est indigeste et patoune sévère comme un éléphant assoiffé devant une Badoit. On est très loin de la farce.
Un Nigeria fictif intrigant qui a sans doute quelques affinités avec celui que nous connaissons, à peine une caricature de la société africaine. Une société de syncrétisme religieux mêlant, chrétienté, islam, animisme et autres croyances locales, fétichisme social et politique. Des « prophètes noirs qui donne une couleur locale folklorique et insolite voire divertissante s'il n'y avaient derrière les dérives maffieuses de business connues pour leurs violences extrêmes. Des personnages pontifiants, des politiques corrompus, des élites s'engraissant sans vergogne et dispensant en retour des fêtes étourdissantes et perpétuelles. Des nigérians cannibales adorateurs de la poudre de perlimpinpin qui croquent volontiers dans leurs coreligionnaires. Quatre dignitaires qui ont plus de la «bande des quatre africaine » que des «quatre mousquetaires» englués dans une mélasse politico-maffieuse, plaie haute en couleur comme seule l'Afrique peut en inventer.
En fait Wole Soyinka nous a servi une bouillie de fonio* sans plus. Je n'ai trouvé aucun intérêt ni dans la narration, ni dans le thème: il n'est pas original juste exotique, ni dans le style compassé et ennuyeux. Un coté documentaire corrosif et une description intéressante de deuil et coutumes sociales liées, c'est tout. Un style concentrique où Wole Soyinka tourne autour de sujet se rapprochant petit à petit du dénouement, des circonvolutions interminables pour finir certes avec une belle chute mais c'est trop long, beaucoup, beaucoup trop long pour arriver à quoi? Une fin, dans les vingt dernières pages sur plus de cinq cent, bien ficelée, intrigante mais trop étriquée pour être vraiment palpitante.
All that for this?
On notera que si Wole Soyinka affirme en 2021 (2023 pour la parution française) que le Nigeria est «le pays des gens les plus heureux du monde» cela n'est plus vrai: en 2024
le World Happiness Report a attribué le titre à la Finlande surtout là-bas c'est moins compliqué et c'est tant mieux car le bonheur ce n'est pas ce genre de lecture!
Un commentaire un peu long du à un certain désarroi. Comment un Nobel peut-il être à ce point aussi fâcheux? L'écriture à l'occidentale ponctuée de locutions latines et petites phrases en français dans le texte, petit cachet de lettré, ne convient pas au récit on aurait aimé un style plus africain, plus de pidgin-nigérian ou ou broken english et pas seulement quelques touches pour faire local, surtout pour un écrivain anticolonialisme, et un peu plus de vitalité. La tigritude de Wole Soyinka paraît quand même bien spécieuse même si on comprend enfin à la dernière page ce qu'est un palabre africain. Mais bon n'est pas «gragra» qui veut.
*“riz de l'homme affamé”
pidgin nigérian (aussi appelé ) 
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