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Critique de keisha


Paru en 2012,donc suffisamment longtemps pour que l'auteur puisse avoir réfléchi sur le succès du livre et ses conséquences dans sa vie d'auteur. "MetaMaus est bâti autour d'une série de conversations enregistrées avec Hilary Chute (professeur assistante au département d'anglais de l'université de Chicago)". Beaucoup d'illustrations, de photos, pour un texte (lisible) écrit assez fin, de près de 300 pages... Et comme si ce n'était pas assez copieux, un DVD accompagne le livre, proposant les heures d'enregistrement avec le père d'Art Spiegelman, des milliers de dessins préliminaires, et autres documents ...

Revenons au livre, de lecture aisée tout de même. Et réellement passionnante.

Par exemple, Spielgelman se base sur les souvenirs de son père, bien conscient qu'ils sont fragmentaires et sujets à erreur (involontaire) . Doit-il tout vérifier ou corriger sans l'accord de son père? Il choisit de tout présenter comme vu par son père, mais il y a cet exemple fascinant de l'orchestre à Auschwitz. Vladek, le père, n'en a jamais vu, or (des photos sont là) cet orchestre a existé. Spiegelman explique comment il a résolu habilement le problème (orchestre masqué par des gens marchant en rangs).

"Le sujet de Maus, c'est la récupération de la mémoire et, en fin de compte, la création de mémoire. L'histoire de Maus n'est pas seulement l'histoire d'un fils ayant des problèmes avec son père, et ce n'est pas seulement l'histoire de ce qu'un père a dû endurer. C'est l'histoire d'un dessinateur de BD qui essaye de visualiser ce que son père a vécu. C'est l'histoire de choix qui se font, il s'agit de trouver ce qu'on peut dire, ce qu'on peut révéler, et ce qu'on peut révéler au-delà de ce qu'on est conscient de révéler. "

Pour la traduction en d'autres langues et la parution à l'étranger, signalons que seuls les exemplaires japonais ont un format différent, les autres gardent le même format, et la même couverture (la croix gammée sur la couverture contrevenait à une loi allemande, mais finalement le gouvernement allemand l'a autorisé). Pour Israël, il a dû redessiner un chapeau, pour éviter une poursuite pour diffamation (!).

Une partie de la fin est consacrée à l'examen de plusieurs planches, montrant quel travail Spiegelman a effectué et à quel point la BD est un art! L'on apprend comment l'auteur a résolu certains problèmes, et a inséré dans ses dessins une multitude de détails peu visibles . Pas étonnant qu'il y ait passé des années.

On peut aussi lire des interviews de l'épouse et des deux enfants de Spiegelman.

Bref, une vraie mine dont je n'ai donné que quelques aperçus des richesses.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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