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Critique de ilmeresteunepage


Le consentement”, ce n'est pas une dénonciation, ce n'est pas non plus une victimisation. C'est la réappropriation de son histoire par V., 14 ans à l'époque, qui tombe amoureuse d'un écrivain à succès qui se vante d'aimer les (très) jeunes personnes, à une époque où la libération sexuelle est de mise, et où la question de l'âge n'est pas encore un problème (surtout parce que nous sommes dans le monde de l'art, à qui on pardonne tout).

“Il faut croire que l'artiste appartient à une caste à part, qu'il est un être aux vertus supérieures auquel nous offrons un mandat de toute-puissance, sans autre contrepartie que la production d'une oeuvre originale et subversive, […] devant lequel notre jugement, dans un état de sidération aveugle, doit s'effacer.”

Sans jamais citer son bourreau que par ses initiales (insistant encore une fois sur le fait qu'il s'agit de son histoire à elle), V. est d'une lucidité implacable concernant les événements qu'elle a vécus et qui l'ont aveuglée pendant tant d'années.

Avec un très beau recul sur sa propre histoire et sur les mécanismes d'emprise qui l'ont fait plonger dans cette histoire passionnelle pendant 2 ans, V. comprend que la littérature sert d'alibi à son bourreau, qui, non content d'avoir profité d'elle physiquement, continue la torture des années après en publiant non seulement leurs échanges épistolaires de l'époque, mais également des écrits où il est explicitement question d'elle, dans une tentative désespérée de garder son emprise, et surtout de faire croire qu'elle était… consentante.

Une lecture effroyable, un ouvrage qu'il faut mettre entre toutes les mains.
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