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Critique de florencem


Agréablement surprise par le premier tome, j'avais hâte de découvrir ce que l'auteur nous réservait surtout après l'événement tragique qui avait clôturé Rencontre mortelle. Un bouleversement qui allait sans aucun doute changer le destin de Basilia, notre héroïne, et potentiellement aussi le jeu en cours. Et franchement, je ne suis pas déçue de la tournure des événements. Je suis encore une fois surprise que ce roman que je classe dans la bit-lit soit aussi original et met en avant son héroïne de façon toute particulière. Dette mortelle a ses défauts, mais en le refermant, je n'ai eu qu'une hâte : lire la suite (ce qui ne devrait pas être très long car je crois que la sortie française est prévue pour fin mai).

Nous retrouvons Basilia alors que son monde s'est écroulée. Elle doit faire face au décès de sa grand-mère, sa seule parente encore vivante, et se retrouve à la tête d'un empire de plusieurs milliards de dollars. Sans compter qu'elle est toujours liée à Kyros, que les triplés veulent toujours se venger, qu'elle n'arrive pas à savoir si ses sentiments envers l'héritier Sundulus sont vrais et qu'elle est plus que décidée à aller au front pour libérer les Débiteurs. Non, vraiment, une petite vie tout à fait tranquille... Certains auraient paniqué ou se seraient effondrés depuis belle lurette, mais notre héroïne est loin de faire partie de cette catégorie. Bien au contraire, son esprit combatif est au plus fort et elle est bien décidée à ne pas se laisser faire. Elle qui a pourtant horreur des jeux se plonge dans la bataille et Basi n'a qu'un objectif : gagner.

Ce que j'apprécie vraiment dans le repaire des vampires, et encore plus avec Dette Mortelle, c'est que l'auteur nous montre de nouvelles facettes de son héroïne. On la savait déjà complexe, mais ici, elle devient femme d'affaires et stratège. Et à côté de cela, elle reste la jeune femme de vingt-et-un ans un peu superficielle, un brin puéril aussi parfois, mais combative, dévouée, touchante, courageuse et droite dans ses baskets. Elle nous prouve que l'on peut être tout cela à la fois sans aucun complexe, qu'il n'y a pas de case bien déterminée pour être une héroïne badass, et que nos défauts ne le sont pas réellement. Basi est un petit ovni que j'adore, un peu comme Ivy Wilde (du roman éponyme). Et rien que pour elle, la trilogie en vaut le détour. Elle reste cette jeune femme ultra sexy au physique de rêve, mais elle trébuche et se trompe comme n'importe qui. L'important est d'apprendre de ses erreurs et d'aller de l'avant. En clair, elle reste humaine, toujours aussi attachante autant par ses faiblesses que sa force.

Maintenant que son éloge est fait, passons à l'intrigue. Comme je le disais au début, Basi décide d'entrer dans Ingenium, et sérieusement cette fois-ci. Elle ne veut plus être un pion. Elle veut se battre pour les humains, mais aussi pour les Débiteurs. Des décisions qui impliquent aussi plus de danger. Tout au long du roman, nous sentons une tension et une certaine paranoïa. Outre le fait que les Vissimo sont des prédateurs qui n'ont aucune considération pour les humains, Basi joue aussi la vie de ses proches, ses employés et des amis qu'elle s'est faite au sein de la tour. Mais le risque en vaut la chandelle, et sa cause est, n'ayons pas peur de le dire, noble. J'avais un peu peur de l'effet "chevalier blanc" too much, mais encore une fois, l'auteur parvient à équilibrer tout cela à la perfection, car Basi est bien consciente de ses défauts et aussi de ses faiblesses. La voir manigancer et avoir une attitude plus "autoritaire" pimente le tout et ce n'est pas pour me déplaire.

Dette Mortelle joue aussi beaucoup sur le côté relationnel. On continue d'en apprendre plus sur la famille de Kyros et Basi a de plus en plus d'interactions avec eux. J'adore ces scènes car Basi ne se laisse jamais faire, et nous avons droit à des scènes pleines de réparties. Et c'est quelque chose que j'adore. Nous rencontrons aussi Titiana, la mère de la fratrie. Un sacré personnage qui mériterait clairement d'être encore plus développer. Je ne pense pas que ce sera le cas, car il y a déjà pas mal de personnages principaux, mais elle contrebalance vraiment avec les autres Vissimo et je me dis qu'apprendre à connaître une vampire de cet âge serait très intéressant. Les Débiteurs ont aussi une place plus importante, et on sent les liens entre eux et Basi devenir de plus en plus étroits. Encore une très bonne chose, car non seulement cela permet à l'auteur de faire un pied de nez au stéréotype de la riche héritière mais cela permet aussi de voir comment Basi arrive à doucement mettre un bon coup de pied dans la fourmilière. On ne la voit plus contre les Vissimo mais bien contre ceux qui oppressent les autres. Et cette nuance qui s'intensifie au fur et à mesure de l'histoire a toute son importance.

Maintenant... quelques points négatifs. La "romance" slowburn / enemies to lovers. Je n'ai rien contre en principe, j'aime même plutôt ce schéma car cela donne des scènes souvent drôles et avec de la repartie. Mais ici, elle est très très frustrante. J'ai souvent eu l'impression qu'ils faisaient un pas en avant pour ensuite en faire trois en arrière. Il y a aussi le fait que Kyros ne comprend pas, la plupart du temps, pourquoi Basi est en colère contre lui, et quand la situation est inversée... bien entendu l'alpha se sent outré et lui a le droit d'être en colère... Alors, oui, cela sert l'histoire dans sa globalité, je pense même que cela va être un point pivot pour la romance dans le dernier tome mais... j'ai un peu de mal. Après, clairement, je suis dans la peau d'une humaine (oui, choquant...) et je ne peux clairement pas me mettre dans la peau de Kyros... et je me dis que là encore l'auteur joue avec finesse. On se place forcément du côté de son héroïne, mais en même temps, on essaye aussi de se mettre à la place du Vissimo et de sa culture. L'autre point négatif concerne un événement qui, je le pense, était censé être un rebondissement inattendu et qui pour moi sautait clairement aux yeux dès le début du roman. Là, par contre, manque de finesse totale. Et si je suis honnête... je dirais que le schéma narratif est assez redondant avec le premier tome.

Cela ne m'a pas empêché de beaucoup apprécier ma lecture. Franchement, en commençant la trilogie, je ne m'attendais pas à accrocher autant et pourtant je trouve que Kelly St. Clare arrive largement à tirer son épingle du jeu et à rendre le repaire des vampires original et addictif. Il y a bien plus qu'une romance et, sans bien sûr entrer dans des réflexions philosophiques, une critique de la société et des messages très positifs. Moi, j'en redemande.
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