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Critique de AgatheDumaurier


Un roman délicieux et, contrairement à ce qu'annonce le titre, totalement dépourvu de noirceur, ce qui étonne un peu la lectrice habituée aux grandes ténèbres post-modernes...Tellement habituée que ce monde m'apparaît comme un peu trop gentil et facile, ce serait mon bémol.
Au rayon des belles robes d'un grand magasin très chic de Sydney, c'est le grand rush du Noël austral (en plein cagnard, donc, ce qui fait bizarre...) Les vendeuses (les petites robes noires) s'activent énormément, mais ce qui intéresse surtout l'auteure, c'est de faire le lien entre leur travail et leur vie privée et la critique assez douce (trop douce ? ) d'une civilisation patriarcale...Patty, femme délaissée par son mari qui ne mange que du steack et ne dit pas plus d'un mot à la fois, les deux regrettant chacun à leur manière l'absence d'enfants, Fay, qui ne parvient pas à se marier et passe plus ou moins pour une "fille facile", Magda, la diva Slovène, mélange de sorcière et de marraine la fée, Lisa, la stagiaire, toute jeune, l'avenir, l'espoir d'une plus grande liberté...Toutes ces femmes, à l'exception de Magda, sont plus ou moins enfermées...Mais Madeleine Saint-John traite ce thème avec ironie et tendresse, nous arrangeant même une happy-end toute hollywoodienne.
C'est charmant à lire, les portraits, les dialogues, la société d'époque sont croqués avec ce talent qui rend l'écriture vivante, mais, je me répète, le monde est-il aussi joli ? Les pères et les maris si faciles à faire plier ? Les rendez-vous arrangés amènent-ils des princes ? La stagiaire peut-elle repartir des rayons avec une robe Chanel, une marraine la fée, une bourse d'étude et les félicitations du jury ? Ah, j'ai tellement mauvais esprit que je me demande, si ce roman est considéré comme majeur en Australie et donc comme quelque chose qui compte, où est la mauvaise conscience des Australiens, celle où ils ont réalisé, par exemple, un des plus parfaits génocides de l'histoire ? Dans un roman majeur, la part des ténèbres se doit d'apparaître.
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