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Critique de soniamanaa


Nous persuader que rien n'est jamais ce que l'on croit… La réalité, chez Emily St. John Mandel est une entité malléable dont elle explore chaque recoin. Il y a du Machiavel chez cette auteure tant est prodigieux son pouvoir de brouiller les cartes.
L'histoire. En 2008, un énième scandale financier de plus ; une pyramide de Ponzi qui s'écroule laissant les investisseurs plus nus et pauvres que Job.
Les protagonistes. Employés et directeurs de la société malveillante, investisseurs crédules, ainsi que quelques proches des uns et des autres.
De ce chaudron banal, l'auteure, en alchimiste accomplie, nous livre un panel de possibles juxtaposés, entrelacés, faisant chavirer le lecteur. le réel décrit - le scandale, la prison, la perte des économies de toute une vie - est-il plus tangible que ces « contre-vies » explorées ? Et si l'enquête n'avait pas abouti ? Et si la fuite avait été possible ? Et si l'on avait dit « non » à la corruption ? Et si l'on était né du coté du pays de l'ombre, là où les sans-rien ignorent tout de Ponzi ?
Attendez vous à être malmenés comme les personnages propulsés dans de multiples vies alternatives. du pont d'un cargo aux suites luxueuses d'hôtels inaccessibles ; il est possible pour un individu d'être miséreux et toxico comme riche et adulé, barmaid la nuit et femme bijou aux bras d'un milliardaire escroc.
Chacune des strates possibles en entraîne une autre jusqu'à confondre les entités les plus distinctes, quand les morts se mêlent à la danse.
Et toujours ces indices glissés, ces repères qui ponctuent le récit nous donnant l'illusion d'une stabilité et d'une compréhension. Mandel pousse même le jeu à glisser des références propres à son oeuvre, imaginant que la grippe porcine de Géorgie qui a décimé l'humanité dans Station Eleven a pu être jugulée, ouvrant une voie de plus dans cette multitude de possibles qui ne sont jamais probables.
C'est un roman « épuisant ». Tant et tant de carrefours, de routes sans issue et de certitudes qui tombent. Je suis arrivée au terme fourbue et désorientée, forte d'une seule certitude : les montagnes se rencontrent toujours…
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