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Critique de Colchik


Après le très indigeste Anges déchus, voici Varg Veum au mieux de sa forme.
Dans le café qu'il fréquente lorsque ses activités tournent au ralenti, notre détective fait la connaissance d'un policier à la retraite, Hjalmar Nymark. Les deux hommes sympathisent et Nymark confie à Veum les détails d'une vieille enquête qui continue à le hanter : l'incendie accidentel d'une fabrique de peinture qui a fait de nombreux morts dans les années cinquante. Nymark avoue ne pas croire à la thèse de l'accident car le témoin essentiel de la catastrophe, et l'un des rares survivants, est un homme qu'il a suspecté de crimes durant la deuxième guerre mondiale. Mais Harald Ullven, surnommé Mort aux rats quand il agissait pour la Gestapo, est sorti blanchi de l'affaire, son implication dans l'incendie n'ayant jamais pu être prouvée. Vingt ans plus tard, le cadavre d'un homme battu à mort et défiguré est retrouvé sur les docks et il est identifié par sa compagne comme étant Harald Ullven. Ce triste personnage a donc croisé trois fois le parcours de Nymark sans que ce dernier ait jamais pu établir sa culpabilité ou son identité criminelle.
Peu de temps après ses confidences, l'ex-policier est renversé par une voiture et, quelques mois plus tard, il meurt d'une crise cardiaque après sa sortie de l'hôpital. Pour Veum, le moment est venu de rechercher la vérité autour de ces trois affaires.
Gunnar Staalesen installe comme personne une atmosphère empreinte de nostalgie et de désabusement autour de son personnage de détective solitaire. Veum n'a pas d'amis, pas de compagne, un fils qu'il voit peu grandir et beaucoup de souvenirs aigres-doux. Les services de police le méprisent et les clients sont rares pour l'ancien travailleur social de la Protection de l'enfance. Mais il est tenace et si, sous ses dehors revêches, il fait preuve de compassion et d'humanité pour les laissés-pour-compte de l'État-providence norvégien, il est aussi capable d'acharnement contre les profiteurs.
L'intrigue est tarabiscotée à souhait, les puissants échappent souvent à la main de la justice, l'argent et le pouvoir corrompent même les meilleurs, mais les déambulations de Varg Veum dans les quartiers huppés de Bergen ou chez les clochards sont décrites avec une plume trempée dans l'acide. le dénouement est à la fois un peu attendu et tiré par les cheveux, mais avec la dose de noirceur qui sied à un détective qui reçoit plus de coups qu'il n'en donne.
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