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Critique de NMTB


Henry Stanley se présente lui-même comme « le fondateur de l'Etat du Congo ». C'est lui qui l'a exploré pour le compte du roi des Belges Leopold. Il raconte ça dans un autre livre. Ici, il est question d'une mission ultérieure qui lui a été confiée par divers commanditaires et autorités. Il s'agissait de porter secours à Emin Pacha, un administrateur égyptien du Sud-Soudan actuel, qui a été isolé pendant cinq ans de 1883 à 1888, à cause d'une révolte locale dite madhiste. Toute la situation et les enjeux politiques et économiques sont très bien expliqués au début du livre et précisés par la suite. Il faut bien sûr interpréter les propos de Stanley qui ne sont pas objectifs, comme lorsqu'il prétend que le Congo a été un modèle de colonisation pacifique. Mais il ne m'a pas paru cacher grand-chose dans ce livre ; il explique aussi bien les missions officielles qu'officieuses, ainsi que ses propres brutalités.
On peut dire que cette expédition a été un échec. Elle a coûté énormément de vies humaines pour des résultats médiocres. Les multiples traversées de l'est de la forêt du Congo, à peu près inexplorée à l'époque, sont chaque fois des catastrophes qui accumulent famines, maladies et morts. L'arrière-garde a été décimée, en partie à cause de l'officier Barttelot qui en était en charge, avec une passivité que lui reproche Stanley. Mais il reconnait lui-même avoir éprouvé un certain fatalisme dans cette forêt et dans la loi qu'elle impose. Toutes ces aventures sont bien écrites et intéressantes à lire, bien qu'un peu répétitives : morts, morts, morts… Elles sont entrecoupées par quelques propos sur l'esclavage, le trafic d'ivoire, la biologie, la géographie, l'ethnologie (en particulier sur les pygmées, mais aussi les Tutsi qu'il appelle Ouatoussi ou Ouatouma et que d'autres ne différencient pas des Bantoues ; selon lui, c'est un peuple de pasteurs avec des origines sémitiques qui méprisent les agriculteurs plus « Africains »).
Enfin, et malgré les nombreuses qualités qu'il attribue à Emin Pacha, Stanley ne semble pas avoir entretenu de bons rapports avec lui. Il lui reproche son irrésolution, son matérialisme, son incapacité à se faire obéir et, à la fin, son ingratitude. En vérité, Stanley souhaitait qu'Emin Pacha se mette au service du Royaume-Uni, mais celui-ci préféra rentrer en Allemagne, sa patrie d'origine.
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