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Critique de Presence


Ce tome est le deuxième dans les adaptations des livres mettant écrit par Donald Westlake et mettant en scène Parker (le premier était le chasseur).

En 1963, à Miami Beach, Parker est dans un hôtel de luxe avec une poule de luxe, pour profiter du bon temps quand un tueur à gages fait irruption et décharge son flingue sur l'oreiller de Parker. Après un échange nourri de coups de feu, Parker prend la main et fait cracher à son adversaire le nom de celui qui a passé un contrat sur sa tête. Il est d'autant plus exaspéré qu'il a pris soin de passer sur le billard entre les 2 tomes pour changer de visage et ainsi échapper à la vindicte de l'organisation criminelle qu'il a spoliée, organisation appelée The Outfit. Parker n'a plus le choix : s'il veut profiter de l'argent qu'il gagne durement, il doit régler ses comptes avec The Outfit. Parker s'attaque au crime organisé.

Pas facile de relever le défi de faire aussi bien que dans le premier tome, sinon mieux. Darwyn Cooke avait réussi une adaptation parfaite de la première aventure de Parker et la suite se devait du même acabit. En plus Cooke a choisi d'adapter 2 romans en 1 (The getaway face + The outfit). Première bonne surprise, le lecteur retrouve exactement le même ton et le même savoir faire que dans le premier tome. La personnalité de Parker est inchangée : il est efficace et professionnel. Pour le reste, il n'a aucune attache affective vis-à-vis de qui que ce soit, aucun élan d'empathie, et encore moins de sympathie. Il le dit très bien : les gens qu'il connaît sont juste ça, des gens qu'il connaît.

Le lecteur retrouve le style graphique très sophistiqué de Darwin Cooke : un trait qui rappelle les années 1950 et 1960 dans les comics, une touche cartoon légère qui rend chaque case très agréable, une distanciation par rapport au réalisme pour ne garder que les traits essentiels et indispensables, et enfin quelques rondeurs et traits gras adoucissant la sécheresse des dessins. Les rares dames qui font une brève apparition sont à croquer, mi enfant, mi femme fatale. Chaque visage se limite à quelques traits pour n'exprimer que la quintessence de leur sentiment ou leur émotion. Les éléments de décors sont comme d'habitude habités par une vraie nostalgie et un grand amour pour cette période des États-Unis.

Malgré tout Cooke ne peut pas se contenter de capitaliser sur les mêmes recettes que le premier tome, en particulier parce que les romans qu'il adapte exigent des changements de rythme sous peine de lasser le lecteur. La stratégie de Parker pour parvenir à ses fins repose sur plusieurs casses réglés comme du papier à musique pour spolier The Outfit. du coup Darwin Cooke fait feu de tout bois pour présenter ces casses de différentes manières : pages de texte avec de grandes illustrations, dessins évoquant les graphismes des dessins animés de la Panthère Rose avec texte et sans phylactères, même graphisme avec des cases minuscules et cette fois-ci avec que des phylactères, etc. Et dans tous les cas, il s'en tient à l'utilisation d'une seule teinte bleu-gris pour accentuer telle ou telle partie des images. Ces différentes mises en page exigent du lecteur d'accepter de s'adapter aux changements (ce n'est pas aussi contraignant qu'on peut le craindre).

J'ai pris un grand plaisir à retrouver ce personnage amoral qui se pose très peu de questions existentielles et qui est un grand professionnel. C'est un vrai régal de découvrir ses différents stratagèmes pour piller cette organisation criminelle et pour mettre en défaut ses dirigeants. Chaque casse est pensé au millimètre et permet au lecteur de découvrir des combines criminelles de l'époque (les paris illégaux, les loteries clandestines, etc.). "L'Organisation" ne constitue en rien une redite de "Le chasseur". Parker continue sa route en manipulant les uns et les autres et en se servant plus de ses neurones que de ses poings ou de son flingue.
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