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Critique de Haulle


« La nourriture a de tout temps façonné nos vies, et elle continuera toujours à la faire. » Cette phrase pourrait résumer à elle seule ce livre passionnant qui m'a permis d'ouvrir les yeux sur la place si centrale et si importante que tient la nourriture dans nos vies. Il ne faut pas vivre pour manger mais plutôt manger pour vivre, cette dernière maxime qui avait déjà retenu toute mon attention plus jeune, semble ici trouver tout son sens, car oui, qu'on le veuille ou non, c'est bien la nourriture qui détermine nos vies. L'agriculture, la pêche et l'industrie agro-alimentaire sont dominées par des géants économiques, tout comme ceux de la grande distribution qui ont placé les petits commerces de proximité en danger d'extinction dans certaines grandes villes, au point de rendre ces dernières quasi totalement dépendantes d'imports massifs quotidiens. Dans certaines villes, la nourriture qui sera mangée la semaine prochaine n'est le plus souvent pas même encore arrivée dans le pays concerné et aux Etats-Unis, il est par endroit devenu plus dangereux de manger que de fumer !
L'architecture des villes sont le reflet d'anciens flux migratoires d'animaux que l'on amenait en ville pour les vendre et les places de marchés étaient devenues des lieux politiques où l'on construisait les hôtels de ville, jusqu'au fêtes populaires (le carnaval) et religieuses (le carême) organisées autour de la nourriture, les restaurants et même les cafés, haut lieu de toutes les rencontres et tractations et l'on dit même que toutes les décisions importantes de l'histoire ont été prise autour d'un bon repas. La nourriture est le liant et le reflet de nos sociétés, la face visible, quand les déchets en sont la face caché, « un égout est un cynique, il dit tout » disait Victo Hugo.
Car tous les maux environnementaux et sociaux économiques auxquels nous nous confrontons ont des liens avec l'alimentation. Nos pratiques alimentaires, le plus souvent dictées par des stratégies marketing intrusives, ne font qu'accentuer leurs impacts. Déforestation massive au profit de l'élevage intensif, pêche industrielle minotière dévastatrice pour nourrir des poissons d'élevages, épuisement des sols et des qualité nutritives des productions maraichères, nous « mangeons » nos paysages et notre environnement, sans nous en rendre compte.
L'histoire des villes depuis 8000 ans ne fait que se répéter, les premières villes ont atteint leurs limites sur le plan des ressources et seuls les voies maritimes et plus tard le train ont permis au plus grandes cités de perdurer sur des modèles où l'épuisement et les biais d'exploitations des ressources ont été transposés ailleurs.
L'assainissement et les déchets sont le reflet des montagnes d'aliments que nous gaspillons et ingérons au point de jeter directement près d'un tiers de ce que nous produisons sans même y toucher alors que les impacts associés marqueront durablement les écosystèmes.
Alors quelle avenir à tout cela, un effondrement ? Possible, l'histoire tendant à se répéter, mais nous pouvons aussi, tous autant que nous sommes, changer notre façon de manger pour évoluer vers des villes plus écologiques. Rappelons que 75 % de la population vivra en ville en 2050. Mais pourtant, des solutions existent sur le plan urbanistique, économique, écologique voire individuel. Les impacts n'étant que des effets de masse.
Je vous laisse découvrir les solutions proposées dans les derniers chapitres, qui reprennent les écrits et projets utopistes déjà essayés par le passé afin d'en comprendre les biais et erreurs, et de proposer des pistes parfois dérangeantes mais honnêtes et clairvoyantes.
Un livre que je recommande vivement que je vais partager autour de moi, il valorise le mot terroir, que peut de langue ont la chance d'avoir.
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